L'art Brut

6 juillet 2012

Jean Dubuffet (1901-1985) Dhôtel nuancé d’abricot, 1947 Huile sur toile, 116 x 89 cm Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou Achat avec participation à la Galerie Baudoin Lebon (Paris) en 1981 © ADAGP, Paris, 2012 © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Bertrand Prévost



En 1945, un artiste, Jean Dubuffet (1901–1985) va s’intéresser à l’art des « fous » , mais aussi à l’art des marginaux, de ceux qui ne font pas partie du monde de l’art. Ceux qui, autodidactes ou marginaux, créent un art à la fois spontané et inventif. Il appellera cet art: l’art brut. Pour lui, la folie était à l’origine des « plus hautes créations mentales (...) et notamment, en premier lieu, de la création artistique ».

Les origines de l’art brut

Jean Dubuffet, ne s’est pas seulement intéressé aux créations artistiques des fous, mais aussi à celles des enfants, des personnes âgées et des ermites… On peut identifier trois sources principales :

• L’art asilaire (des hôpitaux psychiatriques)

• L’art médiumnique (spirituel)

• L’art des marginaux et des excentriques.

Que signifie le mot « brut » ?

Ce dernier évoque la simplicité et le naturel, quelque chose qui n’a pas encore été façonné, éduqué. Le mot « brut » s’oppose au mot « culture ». En 1945, le nom d’art brut apparaît pour la première fois dans une déclaration de Jean Dubuffet. Et en 1947, il réunit une importante collection d’art brut. Cette collection permet d’attirer un nouveau regard sur ces créations généralement sous-estimées. Cette même année, il présente sa collection à la galerie René Drouin à Paris. De 1948 à 1951, la collection Dubuffet devient la Compagnie de l’art brut et en 1975, elle s’installe à Lausanne, en Suisse. Si Jean Dubuffet s’est intéressé à cet art, ce n’est pas un simple hasard. La spontanéité et l’innocence se retrouve dans toute son œuvre et plus particulièrement dans Dhôtel nuancé d'abricot.

Caractéristiques d’une œuvre d’art brut

C’est un art qui utilise des techniques rudimentaires, sommaires. Il n’y a aucune maîtrise académique. Il s’agit d’un art, qui s'insère dans un environnement populaire. Il exprime la spontanéité. Les principaux représentants sont :



• Adolf Wölfi (1864–1930)

• Fleury-Joseph Crépin (1875–1948)

• Augustin Lesage (1876–1954)

• Aloïse Corbaz (1886–1964)

• André Robillard (1931)



Fleury-joseph Crépin est un plombier-zingueur. Il se découvre un don de guérisseur et se rapproche du spiritisme. Un soir, il entend des voix qui lui murmurent : « Peins trois cents tableaux et la guerre s’arrêtera ». Il termine son trois-centième tableau le 7 mai 1945, curieuse coïncidence, le lendemain l’armistice de la seconde guerre mondiale est signé. Ses tableaux sont un mélange d’influences égyptiennes ou hindoues, d’architecture, de créatures et d’animaux. Elles sont généralement symétriques et utilisent un motif perlé. Il dépose sur ses toiles des centaines de gouttes colorées comme dans son œuvre Temple.



Augustin Lesage, mineur de fond, entend des voix lui dirent qu’il va devenir peintre. Il se consacre également à ses talents de guérisseur. Il tamponne la toile avec une multitude de points. Des ornements (motifs végétaux) et des architectures priment dans ses œuvres.

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