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Couple fusionnel dans la vie comme dans la création, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont fait de leur lien amoureux un moteur artistique. Œuvres monumentales, collaborations inattendues, gestes partagés : ensemble ils ont crée un univers unique, entre rêve et mécanique.
Quand Niki de Saint Phalle rencontre Jean Tinguely, elle a 25 ans, des dessins plein les poches et des rêves de chapelles et de jardins extraordinaires. Lui ne rit pas, il l’écoute, et lui dit cette phrase qu’elle n’oubliera jamais : "Le rêve, c’est tout. La technique, c’est rien, ça s’apprend."
Jean Tinguely, c’est l’énergie brute, l’instinct de la machine et le feu de la sculpture en mouvement. Niki de Saint Phalle : la couleur, l’intuition, les récits symboliques et mythologiques. À deux, ils forment un duo électrique. Complices, amants, rivaux parfois, mais toujours alliés, ils se nourrissent, se défient, s’élèvent.
Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, impasse Ronsin, Paris, 1961 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Bibliothèque Kandinsky/Fonds Shunk et Kender/Dist. GrandPalaisRmn. Photo Shunk-Kender © J. Paul Getty Trust, tous droits réservés. Gift of the Roy Lichtenstein Foundation in memory of Harry Shunk and
C’est à Paris, dans les ateliers de l’impasse Ronsin que Niki de Saint Phalle rencontre Jean Tinguely. Elle est mariée à l’écrivain Harry Mathews ; lui vit avec l’artiste suisse Eva Aeppli. Tous deux sont encore à leurs débuts. En 1957, elle demande à Tinguely de l’aider à construire un décor : un petit geste qui marque le point de départ d’une longue série d’échanges artistiques. Mais c’est en 1960, alors que leurs couples respectifs s’effritent, que leur relation amoureuse commence, et avec elle, une aventure de création qui durera toute une vie.
Niki de Saint Phalle, Photo de la Hon repeinte, 1979 (détail)
Si l’on associe souvent leurs deux noms à la Fontaine Stravinsky où les machines noires du sculpteur viennent mettre en branle les animaux et objets fantasques et colorés de sa compagne, cette fontaine n’est que l’une des nombreuses réalisations du couple d’artistes.
C’est en 1966, grâce au soutien de Pontus Hulten, qu’ils accomplissent leur première grande œuvre ensemble : Hon-en katedral, avec Per Olof Ultvedt. Une grande Nana pénétrable à l’intérieur de laquelle les visiteurs pouvaient découvrir toutes sortes d’attractions.
Ces collaborations sont à l’image des relations qui les unissent. Car dans l’œuvre de l’un se cache parfois une idée ou l’intervention amicale de l’autre. Derrière les grandes réalisations de Niki (Le Golem, Le Jardin des Tarots) se trouve souvent le savoir-faire technique de Jean et de ses collaborateurs. L’importance de Niki dans l’œuvre de Jean est égale. C’est elle qui lui fait découvrir le Palais idéal du Facteur Cheval et lui inspire la réalisation du Cyclop à Milly-la-Forêt.
Séance de tir de Niki de Saint Phalle, impasse Ronsin, Paris, 26 juin 1961. À gauche : Jean Tinguely
En invitant le public à explorer des œuvres monumentales, drôles et éphémères, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely renversent la vision traditionnelle d’un art idéalisé et échappent à la marchandisation de l’art.
Car au-delà de leurs affinités artistiques, les deux artistes s’accordent politiquement. Pour Niki de Saint Phalle, il s’agit d’une part de mettre en crise la pratique conventionnelle de la peinture, en particulier avec ses Tirs, et celle de la sculpture, avec ses Nanas et ses réalisations monumentales. Pour Tinguely, la création de machines inutiles, parfois cocasses, met en péril l’idée même de progrès technologique. La question de l’autonomie de l’individu se retrouve dans sa volonté de créer un art pour tous, participatif, grâce auquel le public peut s’amuser et remettre le monde en perspective. L’œuvre de Niki de Saint Phalle est parfaitement en écho avec ces conceptions : l’art doit sortir du cadre, être accessible à tous et se développer dans l’espace public.
Jean Tinguely, impasse Ronsin, Paris, début des années 1960
En 1963, parce qu’ils estiment que personne ne peut mieux protéger leur œuvre que l’autre, ils se donnent mutuellement la responsabilité légale de leurs créations en cas de décès. Alors, lorsque Jean Tinguely décède en 1991, Niki, en tant qu’épouse de l’artiste, se retrouve en charge de son œuvre. Elle prendra finalement la décision d’installer à Bâle un musée uniquement dédié à l’œuvre de Tinguely, contre l’avis de plusieurs de ses proches, mais avec le soutien de Pontus Hulten, qui deviendra le premier directeur du musée Tinguely, en 1996.
Tout au long de leur vie, l’amour indéfectible qu’ont éprouvé Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely l’un pour l’autre a été placé sous le signe de l’admiration mais aussi du défi. Un parcours de vie, d’amour, d’amitié et d’engagement à découvrir dans l’exposition actuellement présentée au Grand Palais.
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Voir le contenu : Pontus Hulten : portrait d’un homme de musée d’exception, inlassable défenseur des artistes
Pontus Hulten au Centre Pompidou, Paris, juin 1977
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Figure discrète mais déterminante de l’art du XXe siècle, Pontus Hulten a révolutionné notre rapport aux musées. Complice et soutien inconditionnel de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, il a su inventer des lieux à leur image : vivants, ouverts, inattendus. Retour sur le parcours d’un visionnaire.
Voir le contenu : L'expo Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten racontée par sa commissaire
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Et si l’histoire de l’art était aussi une histoire d’amour, d’amitié et de liberté farouche ? Guidés par Sophie Duplaix, commissaire de l’exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguley, Pontus Hulten, découvrez en vidéo un parcours vif et incarné, entre...
Voir le contenu : Qui est Niki de Saint Phalle ?
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