Le conteneur, à la fois objet de puissance exportatrice et habitat
C'est en 1956, que l'entrepreneur américain Malcom McLean crée le premier conteneur pour le conditionnement de marchandises. Une cinquantaine de ces caissons métalliques rectangulaires effectuent alors leur première traversée maritime.
Près de 50 ans après, en 2007, plus de 494 millions d'entre eux circulaient dans le monde. Les empilements de conteneurs colorés qui peuplent les grands ports, sont même devenus une sorte d'emblème de la puissance du commerce international contemporain.
Dans l'imaginaire collectif, un pays incarne plus que d'autres la mondialisation : la Chine. Lorsque Huang Yong Ping utilise 305 conteneurs dans son installation « Empires », il est difficile de ne pas y voir une référence à ses origines. Le conteneur renvoie en effet à la puissance exportatrice chinoise, première flotte de commerce mondiale. En 2014, 7 des 10 principaux ports internationaux de trafic de conteneurs s'y trouvaient.
Mais le conteneur a progressivement dépassé le simple cadre des échanges marchands. Il est également devenu une réponse à la pénurie de logement des grandes métropoles. Depuis les premières expérimentations de « container home kit » à Londres en 2001, au recyclage de 1000 exemplaires en logements étudiants à Amsterdam en 2006, l'idée a fait des émules à travers le monde.
En France, la cité universitaire crée dans la ville du Havre en 2010 en est un exemple. Les principaux avantages de cet habitat résident en effet dans sa modularité et son faible coût. D'autres expérimentations sont d'ailleurs actuellement envisagées pour le logement des sans-abris.
Créé avant tout par nécessité économique, le conteneur a également acquis une fonction sociale au fil du temps. Aujourd'hui, il est même devenu un nouveau support de créativité pour architectes et artistes, à l'image du travail de Ping.