Le mouvement en sculpture avec L'ours blanc de Pompon

10 août 2020
Dans le cadre de l'été apprenant, nous vous emmenons chaque semaine à la découverte d'une oeuvre d'art et de sa période, grâce au site Panorama de l'art: aujourd'hui, découvrez le taillage dans la pierre de l'Ours Blanc de l'artiste François Pompon.

Qui est François Pompon ?

François Pompon, né en 1855 en Bourgogne apprend le métier de tailleur de pierre à Dijon, tout en suivant les cours du soir de l’école des Beaux-Arts. Il poursuit sa formation à la « Petite École » (ancienne appellation de l’École nationale des arts décoratifs), où il reçoit l’enseignement du sculpteur animalier Pierre Louis Rouillard (1820-1881).

Il devient un praticien très recherché sur Paris. Des années 1880 jusqu’en 1914, il taille le marbre pour les plus grands sculpteurs de la fin du XIXe siècle : il travaille successivement dans les ateliers d’Antonin Mercié (1845-1916), d’Alexandre Falguière (1831-1900) et d’Auguste Rodin (1840-1917). Il devient le chef d’atelier de ce dernier en 1893, et taille également pour Camille Claudel (1864-1943). Son début de carrière personnelle se développe ainsi à l’ombre d’artistes renommés et demeure modeste.

l'Ours Blanc de François Pompon
© RMN – Grand Palais (musée d’Orsay) / Stéphane Maréchalle

Une recherche de simplification novatrice

Le plâtre de l’Ours blanc (ci-contre), présenté au Salon d’automne de 1922, est la sculpture qui rend Pompon célèbre alors qu’il est déjà âgé de 67 ans.

L'animal est représenté grandeur nature, dans l’attitude de la marche, avançant de ses pattes épaisses. Sous son apparente pesanteur, tout est mouvement ; les muscles vibrent, arrondissant, en plein ou en creux, les flancs de l’animal, dont le profil est simplifié. Nulle trace de pelage, nulle griffe tracée sur la pierre claire et lissée. Par ses masses harmonieuses, épurées, l’ours blanc délivre un sentiment d’éternité.

« J’aime la sculpture sans trou ni ombre », proclame Pompon.

Dans le vaste panorama de la sculpture du XXe siècle, l’œuvre de l’artiste, dans sa quête de formes pures et essentielles, traduit elle aussi le changement esthétique, à l’instar de celles de Constrant Brancusi (1876-1957), qui affirme : « Ce n’est pas la forme extérieure qui est réelle, mais l’essence des choses. Partant de cette vérité, il est impossible à quiconque d’exprimer quelque chose de réel en imitant la surface des choses. »

Pompon, attentif aux nouvelles recherches plastiques, développe tout au long de sa carrière un intérêt croissant pour l’esthétique japonisante, alors très en vogue dans les milieux artistiques. Il se montre également fasciné par l’art égyptien et les animaux sacrés. Il semble donc bien attiré par ces arts de simplification, allant à l’essence des choses. Ce qui l’intrigue, ce qu’il souhaite pouvoir reproduire est le mouvement, l’attitude de l’animal qui se déplace.

Pompon fonde en 1927 le Salon des animaliers contemporains. Veuf et sans enfant, il lègue ses œuvres à l’État français en 1929 et décède en 1933, célèbre mais toujours modeste. Le contenu de son atelier parisien est transporté à Dijon en 1948. Le plâtre original de l’Ours blanc est exposé au musée des Beaux-Arts de Valenciennes. D’autres œuvres de l’artiste sont également visibles au musée des Beaux-Arts de Lyon, à La Piscine – musée d’Art et d’Industrie André-Diligent à Roubaix, au musée d’Orsay et dans des collections étrangères (Belgique et États-Unis d’Amérique). À Saulieu, ville natale de l’artiste, le musée François-Pompon expose une tête d’ours en bronze [ image 4 ] semblable à celle qui ouvrait la porte de son atelier.

Aujourd’hui, l’Ours blanc reste une œuvre populaire et témoigne de la modernité de l’esthétique du sculpteur.

 

 

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