Toulouse-Lautrec et la vitesse

17 janvier 2020
À l'image de sa vie menée à cent à l'heure, Toulouse-Lautrec n'a cessé pendant toute sa carrière de représenter dans ses toiles le mouvement et la vitesse. Vite, on vous explique tout !

 

Toulouse-Lautrec, Nice, souvenir de la promenade des Anglais
Toulouse-Lautrec, Nice, souvenir de la promenade des Anglais, 1880, © Petit Palais/Roger-Viollet

Élevé dans une famille où l’on s’adonne à l’équitation et à la chasse, Toulouse-Lautrec dessine dès l’enfance des chevaux. On sait son maître René Princeteau fort intéressé par les photographies de Muybridge décomposant le galop d’un cheval et l’on peut donc imaginer que son élève les a vues.

Cette capacité à saisir le mouvement et la vitesse trouve une autre expression lorsque, installé à Montmartre, Lautrec est happé par le tourbillon de la vie nocturne dont il choisit d’exprimer les danses fiévreuses. À observer tout ce monde qui chante et danse, Lautrec est tenté d’en représenter le dynamisme. C’est presque une obsession. Il est fasciné par la frénésie des danses de la Goulue, par le jeu de jambes de Jane Avril. La nervosité de sa ligne et la stridence de son trait se prêtent à la représentation du temps accéléré alors que naît le cinéma des frères Lumière.

Toulouse-Lautrec, La Roue
Toulouse-Lautrec, La Roue, 1893, © Museu de arte de Sao Paulo / Photo João Musa

Aux Folies-Bergère, Loïe Fuller (1869-1928) déploie les larges voiles de sa robe, dessinant dans l’air d’incroyables tournoiements. C’est comme la flamme d’un feu qui danse sous ses yeux. Au cirque, Lautrec observe les corps contorsionnés des trapézistes et des funambules.

Sur les champs de course, les jockeys et les chevaux captivent son regard, comme Degas avant lui. Il y retrouve les souvenirs équestres de l’enfance mais aussi le goût d’un monde qui va vite.

Cyclistes et automobilistes retiennent son attention. En cette fin de siècle où le sport se développe, la pratique du vélo est l’activité la plus populaire. Son ami Tristan Bernard (1866-1947) dirige le vélodrome Buffalo à Neuilly. Le peintre dessine et enregistre tout. Précurseur, avant les avant-gardes du 20e siècle, il célèbre la vitesse. Tous ces effets de rotation, de dislocation, de rapidité vont bientôt devenir l’un des thèmes majeurs de la peinture moderne des futuristes. Le peintre Frantisek Kupka (1871-1957), connaisseur de l’œuvre de Lautrec, en fait un sujet de recherches expérimentales. 

 

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