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"Le Monstre de Soisy" : dragon intime de Niki de Saint Phalle

Le Monstre de Soisy - dragon coloré composé d'objets
2025 Niki Charitable Art Foundation, Adagp, Paris © Centre Pompidou/Audrey Laurans/GrandPalaisRmn

Niki de Saint Phalle, Le Monstre de Soisy, vers 1966, plâtre, objets et matériaux divers, peinture, structure métallique 180 × 253 × 163 cm , Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de Pontus Hulten, 2005.

Au Grand Palais, l’exposition consacrée à Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et Pontus Hulten met en lumière un bestiaire fabuleux peuplé de créatures étranges. Parmi elles, un dragon pas comme les autres : Le Monstre de Soisy. Conçu dans l’intimité de Niki de Saint Phalle, il raconte autant son imaginaire fantastique que ses luttes intérieures.

Un dragon dans la chambre 

La thématique du monstre est récurrente dans l’œuvre de Niki de Saint Phalle et nourrit son bestiaire fantastique. Mais Le Monstre de Soisy tient une place à part dans l’œuvre de l’artiste puisqu’il se trouvait dans la chambre de sa maison-atelier de Soisy-sur-École, dans l’Essonne, où elle s’était installée avec Jean Tinguely. On verra plus tard cette œuvre trôner dans le salon du manoir de Pontus Hulten, à Saint-Firmin-sur-Loire, où il passa les dernières années de sa vie. En 2005, il en fait don au Centre Pompidou.

Le Monstre de Soisy - dragon coloré composé d'objets
2025 Niki Charitable Art Foundation, Adagp, Paris © Centre Pompidou/Audrey Laurans/GrandPalaisRmn

Niki de Saint Phalle, Le Monstre de Soisy, vers 1966, plâtre, objets et matériaux divers, peinture, structure métallique 180 × 253 × 163 cm , Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de Pontus Hulten, 2005.

La naissance d’un monstre

À l’origine, l'œuvre est destinée à servir de décor pour un ballet de Roland Petit. Elle est formée d'une structure métallique recouverte d'une toile blanche et hérissée d'une multitude d'objets formant une crête. À cet assemblage, Niki de Saint Phalle ajoute un geste radical : armée d'une carabine, elle tire sur des bombes de peintures fixées à la structure, faisant jaillir les couleurs et transformant l’ensemble en une créature fantastique.

Une mythologie personnelle entre délices et horreurs 

Mais si le monstre parcourt toute l'œuvre de Niki de Saint Phalle, il partage aussi son intimité.

Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme. C'était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans mon travail.

Niki de Saint Phalle

La thématique du monstre et plus largement ce qui relève de "l’inquiétante étrangeté" parcourent l’œuvre de Niki de Saint Phalle et témoignent d’un aspect sombre de son travail, centré sur la violence et la mort. 

Créature hybride et terrifiante barbouillée de peinture, Le Monstre de Soisy appartient au bestiaire fantastique conçu par l’artiste à partir de sources aussi diverses que l’iconographie médiévale, les légendes de l’Asie du Sud-Est, ou les créatures de Gaudí et du Facteur Cheval. Cet univers fabuleux, peuplé de rhinocéros, d’autruches, de boas, d’araignées, d’iguanes, de monstres plus étranges les uns que les autres, forment le substrat des histoires qu’elle raconte. Autels dérisoires d’armes en plastique et de statuettes saint-sulpiciennes, cathédrales de carton peint ou monstres assemblés de bric et de broc, leur rôle est avant tout libérateur.

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