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L'histoire de "Hon", la Nana géante qui fit entrer le public dans l’art

Vue de la sculpture "Hon" avec du public
2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Vue de l’exposition « Hon – en katedral », Moderna Museet, Stockholm (4 juin-4 septembre 1966)

Elle est représentée sur l’affiche de l’exposition et elle fait partie des réalisations monumentales de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely : "Hon". Une Nana géante, joyeuse et déroutante de 28 mètres de long ! On vous explique tout sur ce projet audacieux qui a marqué les esprits et une époque.

La naissance du projet 

L’exposition "Hon – en katedral", présentée au Moderna Museet de Stockholm du 4 juin au 4 septembre 1966, est sans conteste celle qui aura suscité le plus de réactions, y compris sur le plan international, en raison de son originalité et de son audace. 

Invités par Pontus Hulten à réaliser un projet commun d’envergure dans son musée, Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et l’artiste suédois Per Olof Ultvedt se retrouvent en avril à Stockholm sans idée précise. Au fil des discussions, ils finissent par s’accorder sur la construction d’une gigantesque Nana dans l’esprit de celles qu’a commencé à créer Niki de Saint Phalle l’année précédente. 

Le projet est fou, le rythme intense : en six semaines seulement, cette femme-déesse de la fertilité, représentée enceinte et réalisée à une échelle monumentale, voit le jour. Une œuvre aussi ambitieuse que collective réalisée avec l’aide de Pontus Hulten qui n’hésite pas à prendre les outils et les pinceaux.

Vue de la sculpture "Hon" avec du public
2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Vue de l’exposition « Hon – en katedral », Moderna Museet, Stockholm (4 juin-4 septembre 1966)

Une Nana pas comme les autres 

La Hon signifie "Elle" en suédois. Et “Elle”, on ne l’oublie pas : allongée, jambes repliées, elle occupe pratiquement toute la salle principale du musée, jusqu’au plafond. L’entrée se fait par le sexe pour découvrir tout un monde animé, ludique, et joyeusement sonore. 

À l’intérieur : de vraies sculpture mais aussi une galerie de faux tableaux de maîtres modernes, une salle de cinéma, un milk-bar installé dans un sein, un planétarium, un toboggan, et même un "banc des amoureux" truffé de micros diffusant les conversations dans une autre partie de l’oeuvre. Depuis la terrasse aménagée sur son ventre, les visiteurs pouvaient également admirer la scène et profiter de la vue sur ses jambes peintes aux couleurs vives.

Un succès aux allures de scandale  

Dès l’ouverture, Hon fait scandale. Mais c’est un succès, et le public répond présent. L’espace d’un été, des milliers de visiteurs, curieux ou enthousiastes, viennent découvrir cette œuvre spectaculaire, drôle, et résolument vivante. 

Éphémère, l’œuvre est détruite comme prévu à la fin de sa présentation. Seuls demeurent quelques morceaux, dont la tête et un fragment de coque, présentés dans l’exposition.

Photo de Niki de Saint Phalle, Pontus Hulten et Jean Tinguely
Estate Leonardo Bezzola

Niki de Saint Phalle, Pontus Hulten et Jean Tinguely au cours d’un dîner dans la maison-atelier des artistes, Essonne, septembre 1982

Un allié précieux 

Impossible de raconter l’histoire de la Hon sans saluer l’audace de Pontus Hulten. S' il a été présent à de nombreuses étapes du parcours de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, "Hon - en katedral" est une des collaborations les plus exemplaires. Dans cette aventure, Hulten a non seulement offert un espace aux artistes pour imaginer une œuvre controversée mais il a aussi participé en les aidant à sa réalisation.

Et aujourd’hui ? 

Près de soixante ans plus tard, Hon fait toujours parler d’elle. Elle est à l’honneur en ce moment au Grand Palais, dans cette exposition qui retrace la puissance visionnaire de Niki de Saint Phalle, Jean Tinguley et Pontus Hulten et leur envie constante de faire de l’art un jeu ouvert à toutes et tous.

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