Dans les couloirs de l’exposition Carambolages, des curieux se prêtent au jeu en répondant aux questions de
Johanna et Sarah, volontaires des services civiques en médiation numérique au sein du Grand Palais. Aujourd’hui, c’est le cas de
Yveline, professeur d’art plastique qui a fondu pour un casque japonais de la fin du XVI
e - début XVII
e siècle.
Quelle œuvre vous a marqué ?
« Quelle belle surprise m’a été faite de rencontrer ce
casque spectaculaire (kawari kabuto) ! »
Et pourquoi celle-ci plus qu'une autre ?
« De par son originalité : on pourrait penser que le casque est ordinaire mais à l’étude, la queue de poisson qui surmonte le casque se révèle très stylisée. »
Que vous évoque cette œuvre ?
« Ce qui est étonnant, c’est qu’en général on met plus en valeur la tête du poisson, tandis qu’ici on a choisi la queue. Elle évoque un gouvernail, donc symboliquement la capacité à « gouverner », tandis que les oreilles font penser à celles d’un rat. Dans l’astrologie orientale, le rat n’a pas la même signification que dans le monde occidental. C’est un symbole d’intelligence et de stratégie. On peut donc penser logiquement que la personne à qui était destiné ce casque était une personnalité importante : un chef. Quelqu’un qui est capable de réfléchir à une stratégie et de la superviser. L’association des oreilles de rat à la queue de poisson, prend alors tout son sens. Je vois donc une œuvre qui délivre tout un message. Et puis bien sûr, il y a la beauté de la stylisation de l’objet. C’est pas dans mes prix mais j’achète ! »