Carnet de Voyage : Cinquième escale, l’Amérique [1/2]
Le Départ de La Fayette pour les Etats-Unis en 1777 par Hubert Robert © RMN-Grand Palais (Château de Blérancourt) / Gérard Blot
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Les relations culturelles entre la France et l’Amérique du Nord ne datent pas d’hier. Bien avant la guerre d’indépendance, des navigateurs français posent le pied sur le sol américain. François Ier, désireux de trouver une nouvelle route maritime vers les Indes, commandite une expédition. Sous la direction de l’explorateur Jean de Verrazano (1481?-1528) ces navigateurs découvrent et explorent, en 1524, la côte atlantique des États-Unis actuels. En 1529, cette région apparaît pour la première fois sur une mappemonde sous l’appellation « Nova Gallia » : Nouvelle France.
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Cette terre lointaine et inédite attire les artistes qui embarquent vers ce Nouveau Monde. Artistes et écrivains se distancient de leurs modèles européens et partent en quête de motifs nouveaux. De ces voyages, ils ramènent sources d’inspirations et ressources documentaires (ci-contre Osages : peuplades sauvages de l'Amérique septentrionale dans l'état du Missouri par François-Séraphin Delpech d’après Boilly). De nombreux ouvrages illustrés vont voir le jour suite à ces expéditions comme l’Histoire et description de la Nouvelle-France (1744) de Pierre-François Xavier de Charlevoix ou Grands Voyages publiés à Francfort par Théodore de Bry entre 1590 et 1634. Ces recueils relatent les histoires de douze explorateurs en Amérique. Les illustrations qui accompagnent ces récits ont fortement frappé l’imagination du public européen.
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Cette gravure est extraite du premier volume des Grands Voyages. Ce volume est consacré aux Indiens de Virginie et à leurs coutumes. Les planches gravées par Théodore de Bry sont réalisées d’après des dessins exécutés sur le vif par l’anglais John White. Les dessins de White et les descriptions qui les accompagnent sont considérés comme des représentations parmi les plus précises de la physionomie et des coutumes de ces populations de la côte sud-est de l’Amérique du Nord. L’idole nommée Kiwasa (voir ci-contre) est une statue polychrome en bois placée dans le temple de la ville de Secotam. Elle garde le tombeau des souverains indigènes.
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Les gravures de Théodore de Bry ont fait l’objet de nombreuses copies et adaptations aux siècles suivants, notamment dans l’ouvrage de Bernard Picart, Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde représentées par des figures avec des explications (1721).
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Les artistes qui foulent cette terre nouvelle souhaitent de rapporter des images des habitants et de leurs coutumes (voir ci-contre Jeu de balles indien par George Catlin), de la faune et de la flore de l’Amérique.
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tats-Unis, c’est François-René de Chateaubriand. Ce décor américain servira de toile de fond pour trois de ces romans : Atala, René et Les Natchez. Atala, publié en 1801 remporte un vif succès. La réussite est telle que l’œuvre trouve une grande résonnance, dans les arts (ci-contre Atala et Chartas d'après Frédéric-Henri Schopin) notamment en peinture, gravure, sculpture et dans les arts décoratifs.
Néanmoins, le mythe du bon sauvage cher à Jean-Jacques Rousseau et l’exotisme de la culture indienne vont peu à peu s’estomper avec la conquête de l’Ouest, la ruée vers l’or et l’achèvement de l’unité territoriale des Etats-Unis. Les œuvres de Chateaubriand annoncent déjà la disparition des Indiens d’Amérique.
Si vous souhaitez poursuivre le voyage…
Faites un tour au Musée franco-américain du Château de Blérancourt