Miró sculpteur : poétique, humoristique et subversif !
La sculpture survient chez Miró au seuil des années 1960, dans la continuité naturelle des formes mises en place dans la céramique. La sculpture demande toutefois la domination d’autres matériaux, ce qui exalte Miró en quête permanente de la confrontation avec l’inconnu.
Toutes procèdent de la même démarche : une récolte d’objets insignifiants, hors d’usage, inspirant de possibles métamorphoses. À l’atelier, Miró combine ses trouvailles au gré de sa fantaisie jusqu’à ce qu’il trouve l’équilibre idéal : une caisse et une fourche (Femme et oiseau, 1967, ci-contre) ; un mannequin de couture et un robinet (Jeune Femme s’évadant, 1968)...
À partir de ces assemblages, il réalise des tirages en bronze : le matériau lisse l’aspect hétéroclite de ces compositions. Peut-être inspiré par les sculptures de son vieil ami Calder, rencontré à Paris en 1928, Miró recouvre de Ripolin aux couleurs pures les surfaces de certains de ses assemblages. Les aplats de couleurs viennent distinguer ce que le bronze avait dans un premier temps unifié. Ces sculptures cocasses tournent en dérision la technique classique du bronze.