Les modernités exotiques de la Maison Cartier

Les modernités exotiques de la Maison Cartier

30 January 2014
L'exotisme n'est pas seulement pour Cartier un moyen de renouveler ses sources d'inspiration: il est aussi un élément essentiel de la modernité, en accord avec son époque.

Bracelet tutti frutti, 1929, Vincent Wulveryck, Collection Cartier © Cartier



Née au milieu du XIXe siècle, la vogue du japonisme a permis de régénérer toutes les formes artistiques européennes. Tout comme les Ballets Russes ou l'opéra, avec la création de « Madame Butterfly » de Puccini en 1906, Cartier s'inspire de l'Extrême-Orient par l'utilisation de la laque, l'ivoire, le jade ou le corail, mais aussi de formes et de motifs comme les fleurs de glycine ou le obi, nœud traditionnel japonais.



A la même époque, le joaillier se tourne également vers la Chine en réutilisant des pièces anciennes ou des motifs inédits comme la chimère et le dragon. Mais là encore, la stylisation des formes orientales et le goût pour la géométrisation inspirent le développement du style Art déco. Boîtes inrô du Japon et idéogrammes chinois sont alors réinterprétés dans les créations du joaillier.



Tout aussi exotique, l'Inde apporte également son lot de nouveauté. Grâce à sa filiale londonienne, Cartier est idéalement placé pour tisser des liens étroits avec les maharadjahs qui, en retour, se montrent sensibles au charme de l'Occident. Cartier s'inspire des ornements de turbans, crée des bazubands, ces bracelets de haut de bras portés par les Indiennes, et osent les mélanges de couleurs audacieux en associant rubis, émeraudes et saphirs, mariages jugés contraire au « bon goût » classique. Ces mélanges de pierres gravées, dans le goût de la tradition indienne, donnent lieu à la création dans les années 20 du style « tutti frutti », qui connaît un immense succès. Mais le joaillier regarde aussi du côtés des bijoux moins fastueux, et recourt à l'utilisation de l'émail, notamment pour les petits objets.



Dans les années 30, cette veine exotique ne s'interrompt pas: au contraire, l'exposition coloniale de 1931, la découverte des arts dits islamiques, ou encore l'influence persane se retrouvent, souvent mêlées, dans des créations originales et pleines de fantaisie, sans que les amateurs ne sachent le plus souvent reconnaître leur véritable origine. N'importe la source, le charme de l'exotisme opère...

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