La mode du violet, un accident ?

La mode du violet, un accident ?

13 February 2014
Nous avons invité différents spécialistes à commenter une sélection d'œuvres issue de l'exposition Cartier selon leur angle d'approche :

Parure (or, améthystes, écaille) Vincent Wulveryck, Collection Cartier © Cartier

L’impératrice Eugénie, la couleur vio­lette… la chimiste que je suis, passion­née par le monde des colorants, pense tout de suite à la mauvéine. La quoi ? La mauvéine, le premier colorant de syn­thèse. En 1856 William Henry Perkin, jeune chimiste britannique, cherche à synthétiser la quinine afin de combattre le paludisme qui touche les soldats bri­tanniques se trouvant aux Indes.



La lé­gende veut que lors d’une de ses expé­riences, il obtint ce produit de couleur violette et en renversa accidentellement sur sa blouse. Il réalisa que celui-ci ferait un bon colorant textile. L’idée était là et la production industrielle démarra rapidement. D’autres colorants ne tar­dèrent pas à être synthétisés, en Grande Bretagne, en France mais aussi en Alle­magne et la guerre des brevets fit rage entre ces pays.



Et quel est le lien avec l’impératrice Eugénie me direz-vous ? La mode évi­demment. La reine Victoria, de même qu’Eugénie, se firent confectionner des robes teintes avec ce colorant et ce fut l’engouement général pour cette cou­leur !

Ainsi, même si cette parure n’a sure­ment pas été réalisée spécifiquement pour être portée avec ses robes vio­lettes, je ne peux m’empêcher de pen­ser que l’ensemble devait être joliment assorti !

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