Carnet de Voyage : Première escale, le Midi
Carnet de Voyage : Première escale, le Midi
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Nombreux sont les artistes qui n’ont pas pu résister au chant des cigales et à l’appel du Midi ! Monet, Renoir, Van Gogh, Gauguin, Signac, Matisse, Marquet, Bonnard, Picasso… tous ont voulu explorer ce sud riche de paysages à la fois sombres et lumineux. Les terres du Midi offrent aux artistes de nouveaux thèmes : baigneuses, pinèdes luxuriantes, nature sauvage et exotique, nouvelle lumière et bien sûr, la mer, changeante et insaisissable.
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Si dans les années 1880, le retour de Paul Cézanne à Aix-en-Provence, sa terre natale, cache une raison toute autre (son échec parisien n'y est pas pour rien), le sud représente pour lui plus qu'un refuge. Ce repli va être le révélateur d'une révolution picturale, vers une simplification des volumes et un allègement de la touche, où la montagne Sainte-Victoire (voir ci-contre) devient un motif absolu, que le peintre reprend inlassablement.
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Vincent Van Gogh ne tarde pas à rejoindre ce Midi encore inconnu de la plupart des artistes. Comment résister à l'or des tournesols, aux violets bleutés des iris? Avec Paul Gauguin, il s'installe en 1888 à Arles, dans laquelle ils voient les prémisses du Japon et la violence éclatante des couleurs (voir ci-contre, La salle de danse à Arles par Van Gogh).
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Quelques années plus tard, c'est Paul Signac qui découvre le petit port de Saint-Tropez (ci-contre, La Bouée rouge) qui apparait à ses yeux comme un paradis perdu. Il en fait son port d'attache et son atelier, que ne cesseront de visiter Henri Matisse, Albert Marquet, Maurice Denis... et même Francis Picabia.
Claude Monet aussi, sur les conseils de son ami Auguste Renoir, découvre le Midi, dont la végétation luxuriante le fascine (ci-dessous, Les Villas à Bordighera). De cette rencontre, s'épanouit une palette chaude et transparente, une lumière dorée contrastant avec celle d'Ile-de-France et de sa chère Normandie. De ces paysages réels ou imaginaires, se dégage une certaine idée du bonheur.
Picasso, méditerranéen revendiqué, ne pouvait se soustraire à l'attrait du Midi. Reconnaissant en Cézanne son « seul et unique maître », et en Matisse le plus grand de ses contemporains, le catalan prend lui aussi le chemin du Midi. De Vallauris à Mougins, il écrit le dernier chapitre d'une grande épopée artistique.
Le Midi devient alors une étape essentielle dans le parcours de tout jeune artiste. Véritable source d’inspiration, il est devenu au XIXe siècle une terre d’échange pour les artistes qui, fascinés par sa lumière, sont venus y élaborer des formes nouvelles… « Je crois donc qu’encore après tout l’art nouveau est dans le Midi » écrivait Van Gogh.
Si vous souhaitez poursuivre le voyage...
Au bord de la méditerranée
A Cagnes-sur-Mer chez Renoir
A Biarritz, Nice, Antibes et Vence