Paul Durand-Ruel et Camille Corot
Paul Durand-Ruel et Camille Corot
Par cette expression d'école de 1830, Durand-Ruel désigne les peintres romantiques comme Delacroix, mais aussi les tenants du paysage réaliste (Rousseau, Corot, Millet, Courbet...) tout en traduisant sa profonde admiration.
Entre 1866 et 1873, il acheta pour son compte 225 Corot, car il avait l’intention d’établir un monopole sur son œuvre. Dans cette entreprise menée de façon systématique, Durand-Ruel achetait à d’autres marchands ou à des collectionneurs. Beaucoup de ces acquisitions partirent pour la galerie de Londres, ou encore chez Hourquebie, le représentant de la galerie de Bruxelles. Durand-Ruel entendait donner une image complète de l’œuvre multiforme de Corot. En cela, il se distinguait de ses prédécesseurs, qui avaient tendance à se concentrer sur certains aspects particuliers de la production du peintre, comme les études en plein air, lesquelles bénéficièrent d’une certaine vogue chez les marchands d’art de la rue Laffitte à partir des années 1850.
En règle générale, Durand-Ruel faisait des profits modestes sur ces achats, qu’il vendait le plus souvent assez vite avec un bénéfice de 20 à 30 %. Mais pour Corot, il lui arriva de faire mieux, par exemple avec La Danse des nymphes, achetée pour 6 500 francs en 1871 et vendue deux fois ce prix.
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) c'est aussi...
- Une enfance heureuse, au sein d'une famille de petite bourgeoisie parisienne
- Un grand voyageur : il séjourne à Rome, en Suisse et en Angleterre
- L'auteur de paysages sensibles et spontanés (Port de La Rochelle, Souvenir de Mortefontaine...)
- Mais aussi de scènes bibliques et mythologiques à l'instar de Silène (1838), Homère et les bergers (1845) ou Destruction de Sodome (1857)
- Un représentant de l'école de 1830 et de Barbizon
- Une palette nacrée et une atmosphère subtile qu'on retrouve dans ses vues de Florence, Volterra et Venise
- Le précurseur de l'Impressionnisme par l'importance qu'il accorde à la lumière
- Selon Emile Zola « le doyen des naturalistes »
- Un grand intérêt pour la figure de la femme qui se devine dans la Dame en bleu (1874) ou Femme à la perle (vers 1869)
- Une oeuvre qualifiée de « Miracle du coeur et de l'esprit » par Charles Baudelaire