Doris et Donald Fisher, une passion pour l’art de leur temps

Doris et Donald Fisher, une passion pour l’art de leur temps

14 April 2015
Fondateurs des magasins Gap, célèbre chaîne de prêt-à-porter américaine, Doris et Donald Fisher sont à la tête de l’une des plus importantes collections d’art contemporain privées au monde.

Vue de l’exposition Icônes Américaines (2) scénographie Bill Katz et Nicolas Adam © Rmn-Grand Palais / photo François Tomasi

Rassemblant près de onze cents œuvres, elle fait la part belle à l’art d’après-guerre et des décennies suivantes au travers de 185 artistes. À la croisée de l’abstraction et de la figuration, les plus grands y sont représentés : Alexander Calder, Ellsworth Kelly, Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Dan Flavin, Sol LeWitt, Cy Twombly, Agnes Martin ou encore Chuck Close. Les citer de manière exhaustive serait vain tant cette collection balaye les plus importants courants artistiques de la deuxième moitié du XXème siècle.

 

Lorsqu’ils ont commencé à acquérir des œuvres dans les années 70, Doris et Donald Fisher n’avaient pas encore ce virus, cette fièvre acheteuse qui ronge bon nombre de collectionneurs. Guidés par leur amie Peggy Walker qui les a « mis sur la voie de l’art », ils ont agi au coup de cœur en se fiant à leurs goûts personnels et à ce qui pouvait happer leur regard, attiser leurs émotions. Donald Fisher se considère en effet comme « quelqu’un de visuel. » Loin de toute logique mercantile, ils ont su capter l’air du temps en touchant l’art dans ce qu’il y a de plus beau, de plus sincère et du plus authentique.

 

En véritables passionnés, ils ont petit à petit nourri et affiné leur jugement esthétique en rencontrant les artistes dans leur atelier, en comprenant leur démarche créative. De plus, ils visitaient fréquemment les galeries et les expositions des musées afin « de se familiariser avec l’art et découvrir ce qui leur plaisait vraiment. » À l’image de la marque qu’ils ont créée, Doris et Donald Fisher incarnent cet esprit libre de préjugés de l’Amérique des années 70. « Notre collection exprime le fait d’avoir beaucoup regardé et beaucoup cherché. Nous avons acheté ce qui nous plaisait visuellement. »

 

Progressivement et parallèlement au succès de Gap, leur collection a grandi et s’est considérablement étendue entre les années 80 et les années 90 pour prendre l’envergure que l’on connaît aujourd’hui. Une grande partie est exposée dans les locaux du siège de Gap. Elle rejoindra en 2016 la future extension du San Francisco Museum of Modern Art.





Pauline Weber

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