Les céramiques de Miró : de terre et de feu !
Les céramiques de Miró : de terre et de feu !
Sans doute est-ce dans le travail de la céramique que le génie de Miró trouve son expression la plus pleine. Cette technique va mobiliser toutes les facettes de son talent. En novembre 1942, il fait appel à son vieil ami Josep Llorens i Artigas, rencontré en 1917 à Barcelone. Avec Artigas, il apprend à modeler la terre, à la presser contre une matrice pour obtenir une empreinte, ou encore à la travailler au tour pour façonner un volume creux. Il enduit ensuite la surface de ses pièces de couleurs et agrémente la texture de signes. L’étape suivante concerne le feu lui-même, dont les effets imprévisibles constituent pour Miró « des surprises excitantes ».
« Entre nous commença une collaboration étroite, explique Artigas, dans laquelle je vis un champ illimité de possibilités. Sans aucun préjugé de métier, la fantaisie de Miró n’avait pas de limites et il m’appartenait en tant que technicien d’éviter les écueils que la liberté de son invention faisait surgir à chaque instant. »
Si les premiers essais sont qualifiés d’« expérimentaux », très rapidement les deux complices obtiennent des résultats surprenants. Entre 1944 et 1946 sont exécutés dix grands vases et de nombreuses plaques décorées. Miró ne cherche pas encore à inventer des formes nouvelles, il se contente d’orner et de peindre les pièces en terre cuite tournées par Artigas et d’user de toutes les possibilités de matière et de couleurs que met à sa disposition le savoir-faire du céramiste.
Ainsi le monde de la céramique constitue une étape et un prolongement naturel aux découvertes incessantes faites par Miró dans le domaine de la peinture, très vite suivies dans le domaine de la sculpture.