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Alexander Tovborg, Dieu, Reine, Patrie, 2020-2025, Tapisserie de haute-lice, laine et lin 3 x 6 m Manufacture nationale des Gobelins
Ils sont quatre artistes danois réunis autour d’un même projet : créer des modèles pour des tapisseries monumentales destinées au château de Koldinghus au Danemark. Imaginées comme des récits visuels inspirés de l’histoire du lieu, ces œuvres colorées, symboliques et parfois énigmatiques sont aujourd’hui exposées au Grand Palais. On vous explique ce qu’elles veulent dire.
Le château de Koldinghus, au sud du Danemark, a connu une histoire mouvementée : forteresse, résidence royale, ruine puis reconstruction. C’est autour de ces quatre grands chapitres que les artistes danois ont nourri leur inspiration et bâti leur vision.
À chacun son thème : Kirstine Roepstorff s’est penchée sur les frontières, Alexander Tovborg sur le château royal, Tal R sur la ruine, et Bjørn Nørgaard sur la reconstruction. Le résultat ? De grandes tapisseries colorées et chargées de sens, réalisées à partir de dessins originaux. Des œuvres puissantes, parfois mystérieuses, mais toujours porteuses de symboles. Voici un petit guide pour mieux les comprendre.
Kirstine Roepstorff, Vertical Time: Dust and Dreams [Temps Vertical : poussière et rêves], 2019, Carton de la tapisserie, gouache sur papier 3,7x5,7m, Manufacture nationale de Beauvais - Atelier de Beauvais
Avec Kirstine Roepstorff (née en 1972), les tapisseries prennent des allures de rêve cosmique. Inspirée des figures médiévales et de la Tenture de l’Apocalypse d’Angers, son œuvre Vertical Time: Dust and Dreams se lit comme un récit en trois parties, où la lune guide le regard de gauche à droite.
Au centre, la mer, peuplée de méduses (figures de l’angoisse) sépare et unit à la fois en donnant la vie. Au-dessus, la lumière du cosmos transcende et répare. À gauche, c’est le monde de l’Homme qui se détruit et asservit l’autre, symbolisé par la figure du lapin. La Citadelle et ses remparts tombent dans l’eau, signe des frontières franchies À droite, les rôles s’inversent : les lapins ont pris le pouvoir et le chasseur, l’Homme, est devenu la victime. Entre lumières et ténèbres, ce paysage d’apocalypse offre la vision d’un espace hors du temps qui contient le passé, le présent et le futur.
Riche en détails, le modèle de Kirstine Roepstorff est complexe à traduire en tapisserie. Nécessitant des fils plus nombreux et plus fins, le tissage de cette tapisserie sera achevé en 2028. En attendant, l’œuvre est présentée sous forme de vidéo projection.
Alexander Tovborg, Dieu, Reine, Patrie, 2020-2025, Tapisserie de haute-lice, laine et lin 3 x 6 m Manufacture nationale des Gobelins
Dans un style épuré et symbolique, Alexander Tovborg (né en 1983) rend hommage aux trois grands piliers de l’identité danoise : Dieu, Reine, Patrie.
Sur un fond bleu aux nuances aquarellées, les formes apparaissent comme des symboles à décrypter. Trois soleils d’abord, pour trois ronds blancs évoquent l’unité immuable autour de laquelle tout gravite. A gauche, une fleur blanche figure la Patrie, représentée par la nature. Au centre, une porte arrondie irradiée de lumière symbolise Dieu, la spiritualité. Juste devant, un sphinx incarne la Reine : forte, volontaire et ancrée, c’est la stabilité. À droite du soleil marron et jaune, ces trois valeurs prennent la forme d’un édifice posé sur un rocher, qui se termine en fleur, comme une image de stabilité et d’épanouissement. Une peinture à la fois spirituelle, allusive et profondément intériorisée.
Tal R, Hommes tombant de cheval, 2020-2025, Tapisserie de basse-lice, laine 3x6m, Manufacture nationale de Beauvais - Atelier de Paris
Avec ses couleurs vives et ses formes libres, Tal R (né en 1967) signe une œuvre pleine d’énergie et de dérision autour du thème de la ruine : Hommes tombant de cheval . Peuplée de cavaliers en équilibre instable, sa tapisserie s’inspire du Moyen Âge mais emprunte les couleurs franches et les aplats de l’art moderne du XXe siècle. On y retrouve aussi l’esprit de l’art brut, cher à l’artiste.
Dans un paysage de collines arborées et de plans d’eau, cavaliers et montures vacillent, basculent en tous sens dans une large bande rose qui divise en trois parties verticales la tapisserie. Cette scène à la fois drôle et chaotique illustre un monde en chute, où les idéaux, comme les chevaliers, finissent souvent à terre.Pour Tal R, la ruine n’est pas seulement un effondrement : elle révèle aussi la fragilité d’une certaine ambition de domination à l’image du château de Koldinghus.
Bjørn Nørgaard, L’Origine du futur, 2020-2025, Tapisserie de haute-lice, laine et lin 3x6m, Manufacture nationale des Gobelins
Pour clore ce récit, Bjorn Norgaard (né en1947) figure L’Origine du Futur en résumant l’Histoire depuis les dinosaures jusqu’à la découverte de l’ADN à travers sept phases qui se mêlent dans un vaste ensemble.
En distinguant chaque période par une palette de couleurs spécifique et un vocabulaire visuel propre, l’artiste fait ici la démonstration de sa maîtrise de la loi des contrastes colorés par juxtaposition. Comme un collage, les formes aux contours découpés varient selon les ères. Les premières séquences représentent la Préhistoire, l’Antiquité et les périodes suivantes, les Lumières et l’époque contemporaine. Vient ensuite l’avenir, qui se déploie en trois scénarios possibles : la grande catastrophe, le trou noir et le paradis. Au centre de la composition, des cercles symbolisent ces futurs opposés : à gauche, un avenir dystopique, à droite, un futur radieux. Entre espoir et inquiétude, Nørgaard questionne l’humanité : irons-nous vers un bonheur éternel ou vers le Ragnarök, la fin du monde des mythologies nordiques ?
Entre histoire et imagination, ces quatre artistes danois réinventent la tapisserie pour raconter autrement l’âme d’un lieu. Une mer cosmique, des cavaliers maladroits, un sphinx protecteur ou des scénarios d’avenir : chaque œuvre a sa propre voix, sa propre vision. À découvrir au Grand Palais jusqu'au 17 août pour se laisser surprendre par le langage vibrant de la laine et du fil.
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Voir le contenu : Tapisseries royales : une commande inédite révélée au Grand Palais
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Un vent venu du Nord souffle sur le Grand Palais ! 16 tapisseries monumentales, imaginées par des artistes danois et tissées en France sont exceptionnellement réunies à Paris avant de rejoindre leur destination finale : le château de Koldinghus au Danemark. Une commande royale, unique en son genre, que l’on peut découvrir en ce moment au cœur du monument.
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