Nouveau Réalisme : ce terme vous semble familier sans pouvoir en dire plus ? Nous vous donnons des clés pour comprendre et saisir les enjeux de ce mouvement qui a bouleversé l’art du XXème siècle. Place à la théorie !
Le Nouveau Réalisme, quésaco ?
Le Nouveau Réalisme est un mouvement caractéristique de la scène artistique française d’après-guerre. Il émerge dans les années 1950 et devient officiel en 1960. Il s'inscrit dans une dynamique de renouvellement des langages artistiques, dans la lignée des mouvements Néo-Dada, Nouvelle vague, Pop Art, Fluxus ou le groupe Zéro.
Le terme "réalisme" fait référence au mouvement artistique et littéraire du XIXe siècle qui vise à montrer la vie quotidienne sans la magnifier. De la même manière, les artistes du Nouveau Réalisme s’emparent du réel tel qu’il est. En France, le mouvement reflète l’arrivée d’une société de consommation en plein essor, et s’ancre particulièrement dans le sud de la France, autour de l’École de Nice, en réaction à l’héritage de l’École de Paris. Dès sa création, il se structure comme un collectif, affirmant une vision commune du monde et une volonté d’agir ensemble, notamment par l’expression d’actions collectives.
Le contexte : entre mutation industrielle et influence américaine
En cette période d’après-guerre, la société est marquée par l’affirmation croissante du modèle culturel américain. Après Paris, New York devient le nouveau centre artistique mondial. Par l’essor spectaculaire de la production industrielle, c’est l’avènement d’une société de consommation triomphante qui transforme en profondeur le visage de la vie quotidienne : esthétique publicitaire, surabondance d’images, et nouveaux matériaux se multiplient.
Les origines du mouvement
Historiquement, le mouvement naît le 27 octobre 1960, avec la déclaration constitutive du Nouveau Réalisme orchestrée par le critique d’art français Pierre Restany. Ce dernier réunit sous cette même bannière les artistes dont les travaux relèvent, selon lui, de “nouvelles approches perspectives du réel”. Yves Klein, Martial Raysse, Arman, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et César sont parmi les premiers signataires, bientôt rejoints par Gérard Deschamps, Niki de Saint-Phalle, Mimmo Rotella et Christo.
Des méthodes très diverses, une vision théorique commune
Héritiers directs du mouvement Dada, les Nouveaux Réalistes reconduisent l’idée des ready-mades de Marcel Duchamp avec une touche poétique, sociologique et multiplient les " actions-spectacles ". Ils se reconnaissent par leur façon de s’approprier le réel et de l'intégrer à l’œuvre d’art. Pierre Restany parle même de “recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire”. Et ce n’est pas peu dire ! Dans leurs œuvres, ils intègrent tout ce qui compose la vie quotidienne : palissades, barils, objets en plastique, détritus, voitures, sigles de la circulation et bien d’autres.
Mais si tous révèlent une véritable radicalité, la méthode artistique est très variable : compressions de César, accumulations d'Arman, décollage et lacération d'affiches de Hains et Villeglé, assemblages d'objets courants en plastique de Raysse, tableaux-pièges de Spoerri, Tirs de Niki de Saint Phalle… À chacun son geste fondateur.
Maintenant, place à la pratique !
Découvrez qui sont les artistes emblématiques de ce mouvement. Un article pour tout savoir des caractéristiques esthétiques des œuvres du Nouveau Réalisme.
Niki de Saint Phalle, Tir, séance 26 juin 1961, 26 juin 1961, objets divers, plâtre, métal, peinture acrylique sur bois, 322 × 210 × 35 cm, MAMAC, Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice
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Niki de Saint Phalle, Affiche de l’exposition « Niki de Saint Phalle » à Bonn (19 juin-1er novembre 1992), portant une dédicace manuscrite de l’artiste à Pontus Hulten. Lithographie et mine graphite sur papier, 59 × 41,7 cm, Moderna Museet, Stockholm. Donation de Pontus Hulten, 2005.
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