Amadeo de Souza-Cardoso : les derniers jours !
Ne passez pas à côté de ce bel inconnu, cet artiste portugais ami de Modigliani, emporté à 30 ans par la grippe espagnole mais qui a laissé derrière lui une riche, énergique et colorée production.
Il n’y a probablement pas d’exemple aussi étonnant, au XXe siècle, d’un artiste majeur tombé dans l’oubli que celui d’Amadeo de Souza-Cardoso. Au point que l’historien d’art américain Robert Loescher l’a qualifié en 2000 comme « l’un des secrets les mieux gardés du début de l’art moderne ». Emporté à trente ans par l’épidémie de grippe espagnole, après avoir quitté au début de la guerre cette avant-garde parisienne dont il était l’une des figures les plus originales, Amadeo est sorti des écrans radar et n’a conservé sa célébrité que dans son propre pays. Il a pourtant eu le temps de laisser une œuvre étourdissante, à la fois en prise avec toutes les révolutions esthétiques de son temps et ne ressemblant à aucune autre. Si l’on observe finement la chronologie de son compagnonnage avec Amedeo Modigliani ou Constantin Brancusi, c’est bien souvent lui qui fait figure d’inventeur de formes.
Amadeo de Souza-Cardoso est un artiste aux multiples facettes dont l’œuvre se situe à la croisée de tous les courants artistiques du XXe siècle. Au-delà des influences impressionnistes, fauves, cubistes et futuristes, il refuse les étiquettes et imagine un art qui lui est propre, entre tradition et modernité, entre le Portugal et Paris. Cent cinquante oeuvres d’Amadeo et de ses amis proches, Modigliani, Brancusi ou encore le couple Delaunay, sont rassemblées dans cette exposition, qui est la première grande rétrospective consacrée à l’artiste portugais depuis 1958.