Bill Viola et la structuration de l'espace
Chez Bill Viola, c'est le corps qui détermine l'espace. Il trouve sa limite dans le cadre, s'y cogne, y tombe, se retrouve enfermé. Le cadre offre au corps un espace aliénant, une unité de mesure indépassable : le corps et ses mouvements sont rendus totalement dépendants de l'espace dans lequel il se meut.
Ce cadre, c'est la société qui nous rend prisonniers, et dont on cherche toujours à s'affranchir, dans la douleur. Dans « Passage » (1987), le cadre empêche de prendre du recul : la perception que le sujet a d'une image est limitée car celle-ci est trop grande pour l'espace.
Bill Viola dit avoir « le désir de créer un espace qui soit coupé de notre situation normale ». En créant une sensation de cloisonnement, Viola permet d'amplifier notre perception, sinon visuelle, au moins émotionnelle, de l'oeuvre. Souvent plongées dans l'obscurité, elles nous isolent et imposent une forme de communion entre le spectateur et la seule source de lumière, la vidéo.
L'expérience immersive proposée par le format des installations joue également sur l'espace-temps, un temps qui se dilue, et devient irréel. Impossible à la sortie d'une œuvre de savoir si on y a passé dix ou vingt minutes, on est sorti du réel pour toucher un espace sans règle, ni spatiale ni temporelle. Bill Viola ne propose pas une œuvre d'art à contempler, mais une expérience à traverser.
Bill Viola : L’e-album de l’exposition
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