Le premier Salon de l'auto au Grand Palais marque le début d'une longue tradition et d'un attachement indéfectible du public pour ce rendez-vous qui devient rapidement l'emblème du monument. Fin 1900, l'industrie automobile est florissante : la France compte 2 884 voitures à 4 places, 5 286 voitures à 2 places et 11 252 motocycles, soit près de la moitié des véhicules à moteur circulant dans le monde.
Si ce n'est pas la première fois que les fabricants exposent leurs modèles, jamais la manifestation n'avait revêtu une telle importance : mondiale. Chaque année apporte son lot de découvertes : le carburateur automatique en 1904, les embrayages à plateaux en 1905, l'amortisseur de suspension en 1906.
Les façades du Grand Palais ruissellent de lumière. À partir de 1910, la décoration de la Nef, jusque-là laissée à l'initiative de chaque constructeur automobile, est confiée à un architecte : André Granet. Pendant près d'un demi-siècle, ses « décors éphémères » sensationnels, prodiges de décoration lumineuse, laissent une empreinte profonde sur les visiteurs éblouis.
En quelques années, le Salon suscite files d'attente et records d'affluence. Il est l'occasion de s'informer sur les progrès technologiques mais aussi sur les dernières modes de la carrosserie et du confort. On y vient pour rêver ou pour passer commande. L'année 1954 atteint le cap du million de visiteurs, attirés par le rayonnement international de la manifestation, qui se poursuit dans l'enceinte de la Nef jusqu'en 1961. Les temps ont alors changé : l'automobile est de plus en plus répandue mais c'est bien au Grand Palais qu'elle s'est ancrée dans l'imaginaire et le quotidien des Français.