Pouvez-vous nous présenter votre métier ?
Sandra Mazière : J’entre dans le projet environ un an avant le début de l’exposition. Mon rôle est d’organiser le transport et l’assurance des œuvres dont le prêt a été accordé dans le cadre de l’exposition, en veillant au respect de l’enveloppe budgétaire allouée à ces postes et en tenant compte des exigences formulées par les prêteurs.
Quelles sont vos missions ?
S. M. : Sept à huit mois avant le début de l’exposition, le régisseur établit un cahier des charges à partir de la liste d’œuvres afin de sélectionner un transporteur spécialisé qui sera chargé de la fabrication des caisses, de l’emballage et du transport des oeuvres. Le transporteur travaille également avec un réseau d’agents pour les œuvres prêtées par les institutions ou les collections étrangères. Le régisseur fournit au transporteur un planning prévisionnel d’arrivée des œuvres qui est établi à partir du plan d’accrochage, déterminé en amont par le commissaire et le scénographe. L’établissement de ce planning doit tenir compte aussi d’autres critères, notamment de la provenance des œuvres puisque nous essayons d’organiser dans la mesure du possible des transports groupés par zones géographiques dans un souci de réduction des coûts de transport.
En plus de gérer le planning d’arrivée des oeuvres, quelles sont les fonctions du régisseur d’exposition ?
S. M. : Le régisseur coordonne les différents intervenants qui participent sur le terrain au montage de l’exposition : les équipes de déballeurs et d’installateurs, les restaurateurs chargés d’établir les constats d’état à l’arrivée des œuvres et les convoyeurs. Les œuvres pendant les phases de transport sont généralement escortées par un représentant des institutions qui prêtent des œuvres. Ils ont pour mission de vérifier l’état de conservation des œuvres après le transport, de superviser l’installation et de veiller au respect des conditions de conservation adaptées à la présentation de leur œuvre dans les salles d’exposition (température, hygrométrie, éclairage). Aux Galeries nationales du Grand Palais, le régisseur d’exposition travaille en étroite collaboration avec le régisseur d’espace qui est en charge de toutes les questions d’installation et de conservation des œuvres.
Le même travail de coordination est effectué après la fermeture de l’exposition pour le décrochage et la restitution des œuvres.
Comment faites-vous pour installer les œuvres de grand format au Grand Palais dans les Galeries nationales ?
S. M. : Le Grand Palais est un bâtiment historique avec des contraintes d’accès importantes pour les œuvres de grand format. Les œuvres qui présentent des dimensions inhabituelles sont généralement grutées. Dès l’établissement du cahier des charges de transport, le régisseur d’exposition vérifie la possibilité d’acheminer les œuvres en salle en tenant compte également de l’aménagement des espaces à partir des plans de scénographie, afin d’identifier une éventuelle contrainte d’accès et de la solutionner en amont, avant l’arrivée des œuvres.
