Le billet du commissaire : Le choix du titre de l’expo

Le billet du commissaire : Le choix du titre de l’expo

23 March 2012

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François Pompon, Tête d’Orang-outan, 1930 © RMN / A. Morin / Gallimard

Dès le départ, je savais comment s’appellerait l’exposition. En fait, j’ai déjà organisé une exposition sur l’animal, uniquement à partir des œuvres du musée d’Orsay. C’était en 2008, j’étais conservateur des sculptures dans ce musée et Bruno Gaudichon, directeur de La Piscine à Roubaix, m’avait demandé une exposition sur ce thème. Il l’a intitulée joliment Le Zoo d’Orsay.

Dans le catalogue, j’ai écrit un essai sur la « beauté animale », de Buffon à Pompon. Quand j’ai monté le projet bien plus ambitieux du Grand Palais, ce titre s’est imposé d’emblée. Pourtant, Dieu sait si le choix d’un titre est toujours une affaire compliquée ! Un titre est une promesse, qui doit être tenue. « Beauté animale » a le mérite d’être bref et clair : le public comprend qu’il verra des animaux représentés par des artistes et que les œuvres seront belles. De mon point de vue, les titres courts, qui claquent, sont les meilleurs.

Par ailleurs, le titre et le visuel, qui vont être associés sur l’affiche, doivent se compléter ou se renforcer l’un l’autre, sans pour autant prétendre résumer le propos de l’exposition. Or nous avons décidé de proposer deux visuels, deux affiches différentes ! Si la lionne de Géricault est incontestablement belle, parce que les félins font partie des animaux plébiscités par le public, c’est moins vrai de l’orang-outan de Pompon, qui est une œuvre extraordinaire certes, en l’occurrence très bien photographiée, mais qui représente un singe, soit un animal auquel le qualificatif de « beau » a longtemps été refusé... L’interrogation sur la beauté est donc posée par cette seconde affiche. Elle interpelle le passant et lui fait la promesse d’une exposition que j’ai voulue originale et novatrice. Quant à savoir si un orang-outan est beau ou laid, je laisse le public en juger.

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