Paradis promis aux élus, le jardin se déploie dans les écrits bibliques de la tradition chrétienne. Le jardin d’Eden, lieu de sérénité et d’épanouissement, offre fruits et fleurs généreusement à l’homme reconnaissant.
Et plus heureux qui au lieu célestiel
Premier volas, en ce plaisant jardin
Où il y a plaisir surnaturel.
Marguerite de Navarre, La navire
Délimité par une clôture, le jardin est conçu comme une sorte de sanctuaire auquel on accède difficilement, un espace défendu et privilégié où l’intimité peut exister. Un lieu adapté aux mécanismes amoureux, où les plantes, les animaux et le paysage vivent en harmonie.
Le sapin aime le sapin,
Le pin adore le pin,
Le saule, le frêle, le hêtre brûlent,
Et soupirent les uns pour les autres
Le Tasse, Chant XVI, La Jérusalem Délivrée
Comme toute nature, le jardin revêt une beauté éphémère qu’il faut cultiver et dont la paix est à protéger. Shakespeare met l’imagerie du jardin au service de la politique : jardiner devient gouverner.
C’est le printemps, et les mauvaises herbes ont des racines peu profondes ;
Mais laissez-les croître et elles envahiront le jardin,
Et étoufferont les plantes, par manque d’entretien.
William Shakespeare, Henri VI, deuxième partie
Une promenade à poursuivre dans les jardins de l’exposition « Poètes au jardin – de Pétrarque à Shakespeare » produite par GrandPalaisRmn, à voir encore jusqu’au 25 février au Château de Pau !
