La tapisserie médiévale

8 juin 2010

Tenture de la Dame à la Licorne : l’Ouie (détail) © Photo RMN - Franck Raux

À partir du XIVe siècle, la tapisserie s’impose dans le domaine des arts précieux. Aux côtés de la noblesse et du clergé, la grande bourgeoisie n’hésite plus à afficher sa prospérité. Elle commande elle aussi des œuvres de grand prix pour orner et réchauffer ses demeures.

Cet art se développe principalement dans le nord de l’Europe, en France septentrionale et en Flandres, près des pôles de commercialisation de la laine. Il culmine au XVe siècle : après Paris et Arras, Tournai et Bruxelles deviennent d’importants centres de production.

De nombreux artisans

En amont de la réalisation de toute tapisserie, se trouve un entrepreneur marchand. C’est lui qui reçoit la commande. Il s’occupe de l’achat des matières premières : fils de laine, de soie et, parfois même, métal précieux. Il choisit ensuite le peintre, le cartonnier, ainsi que le lissier qui vont réaliser la pièce.

La fabrication proprement dite d'une tapisserie se déroule, en effet, en trois étapes. En premier lieu, le maquettiste élabore le dessin préparatoire. Cette maquette peut être commandée à un peintre connu. Plusieurs sources d’inspiration transparaissent dans les œuvres : gravures de l’époque, enluminures et même peinture. Le cartonnier agrandit ensuite ce modèle sur un carton de dimensions semblables à celles de la future tapisserie. Il doit inverser l’image pour que, une fois tissée, l’œuvre reproduise le modèle à l’endroit. Enfin, le lissier (ou licier) réalise la tapisserie. Ils peuvent être plusieurs et sont, dans ce cas, placés sous la direction d’un maître d’atelier.

En raison du peu d’archives parvenues, il est très difficile de connaître le nom des différents intervenants. On sait toutefois que tous les artisans étaient soumis au contrôle de leur corporation respective.

Deux grandes techniques

Une tapisserie résulte de l'entrecroisement, réalisé à la main sur un métier, des fils de chaîne avec les fils de trame.

Deux types de métier à tisser existent à l’époque médiévale : ceux de haute lisse et ceux de basse lisse. Le métier de haute lisse est dressé verticalement. Il est composé de deux montants supportant deux cylindres mobiles, appelés les ensouples, placés l'un dans la partie supérieure, l'autre dans la partie inférieure. Dans le métier de basse lisse, en revanche, la chaîne est tendue sur un plan horizontal. Des pédales sont utilisées pour soulever tour à tour un certain nombre de fils, afin d'obtenir des motifs parfois très complexes. Sur le métier, quel qu’il soit, un fil de chaîne sur deux est tiré, avec une perche, afin de créer un espace vide : la foule. Dans cette foule, le fil de trame passe perpendiculairement aux fils de chaîne. Il est lancé à la main grâce à une navette.

Les tapisseries peuvent se composer de plusieurs pièces. C’est le cas par exemple de la célèbre Dame à la licorne, tapisserie conservée au musée national du Moyen Age - Thermes et Hôtel de Cluny, qui est constituée de six tentures.

Les thèmes peuvent en être courtois, mythologiques ou religieux, en fonction de la destination de l’oeuvre.

 

 

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