Le duo Gertrude Stein et Pablo Picasso, à l'origine d'un nouveau langage artistique
Tout commence avec un portrait
Ce qui marque leur amitié ? Un portrait !
Picasso décide de réaliser le portrait de Stein en 1905, peu de temps après sa rencontre et son arrivée en France, à Paris.
Ce tableau va lui demander pas moins de 90 séances de pose ! De quoi assurer de nombreux moments en tête à tête et nourrir leur complicité artistique naissante.
Deux artistes en quête de renouveau
Les deux artistes se sont trouvés. Des années durant, ils s'influencent et se soutiennent dans leur quête de nouvelles formes de langage artistique. Elle, dans la littérature et la poésie. Lui, dans la peinture. Ensemble, ils innovent et leur amitié s'inscrit dans la genèse du cubisme.
Tender Buttons, par Gertrude Stein
Tender Buttons (Tendres Boutons) est un recueil de poèmes en prose que Gertrude Stein publie en 1914. Malgré son titre énigmatique, le livre porte bien sur le réel. Ses trois sections, "Objects", "Food" et "Rooms", renvoient à l'univers du quotidien. Mais plutôt que de les décrire, elle interroge la matérialité des mots de notre quotidien : la dimension sonore ou visuelle d'une "carafe" ou d'une "boîte" ("a box" en anglais), par exemple. L'ouvrage reçoit alors un accueil très limité à un milieu littéraire assez spécialisé : il trouvera son écho plus tard, en étant reconnu comme une œuvre cubiste et résolument moderne !
Les Demoiselles d'Avignon, par Pablo Picasso
Dans Les Demoiselles d’Avignon (1907) de Pablo Picasso, le sujet, inspiré d'une maison close, et le style, quasiment sauvage, font scandale. La toile devient pourtant une référence du cubisme en peinture. L'œuvre est radicale tant elle propose une nouvelle stylistique aux formes fragmentées, aux corps déformés et géométriques. Gertrude Stein, admirative, en acquiert d'ailleurs le carnet d'étude n°10, et dit à propos de l'œuvre finale : "Admirable langage que nulle littérature ne peut indiquer, car nos mots sont faits d'avance. Hélas". Il faut se contenter d'observer !