Les nouveaux « trendsetters »

27 janvier 2014
A partir des années 20, la haute société se transforme en profondeur, se faisant plus composite et internationale. Cosmopolite, cette « Café Society » donne le ton et se retrouve à Paris dans les maisons de haute couture et de haute joaillerie.

Grace Vanderbilt portant son collier de diamants, Archives Cartier © Cartier

Wallis Simpson, Marie-Laure de Noailles, Grace Vanderbilt, Charles de Beistegui, Mona Bismarck, Daisy Fellowes, Etienne de Beaumont...  ces personnages dignes d'un roman de Fitzgerald ou de Paul Morand, membres de cette fameuse « Café Society », réunissant la haute société du milieu du XXe siècle. Aristocrates européens, héritières américaines ou Sud-Américains fraîchement enrichis, tout ce beau monde se retrouve à New York, à Paris ou à Venise pour des fêtes fastueuses, à l'exemple du bal donné par Charles de Beistegui en 1951 dans sa demeure vénitienne, le somptueux palais Labia. Paradoxalement, les aristocrates issus des vieilles familles défendent l'avant-garde artistique, tandis que les nouveaux venus en mondanité rêvent de Grand Siècle. Mais ils se retrouvent chez les mêmes fournisseurs, qui acquièrent le statut de « créateurs » et pénètrent ainsi ce monde privilégié. Car il n'est plus besoin d'être bien né pour le fréquenter: il faut être chic et cultivé, spirituel et sexy, et dépenser son argent avec style.



A la tête de la Maison Cartier, Jeanne Toussaint a bien compris cette évolution, dont elle devient l'une des actrices principales, comme le fut une Gabrielle Chanel en matière de mode. Directrice artistique accomplie, elle entretient des relations privilégiées avec ses clientes, dont elle façonne le goût pour la haute joaillerie. Mélange de raffinement classique et d'extravagance exotique, ses bijoux s'assouplissent et forment bientôt un étonnant bestiaire, où règne évidemment la panthère, symbole de la Maison Cartier.

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