L'exposition "Gertrude Stein et Pablo Picasso. L'invention du langage" est ouverte !
L'amitié Stein-Picasso
Nous sommes en 1905, à Paris. Gertrude Stein, écrivaine et poétesse américaine, est installée rue de Fleurus, à deux pas du Musée du Luxembourg. En qualité de collectionneuse d'art, elle rencontre le peintre espagnol Pablo Picasso : la complicité intellectuelle est immédiate !
Ce qui les relie ? Leur position d'étrangers et marginaux, un certain sens de l'humour et une grande fascination pour la peinture, plus particulièrement celle du peintre Paul Cézanne.
Cette amitié s'est d'ailleurs certainement consolidée lorsque Picasso décide de peindre le portrait de Stein : selon la légende, ce portrait (ci-contre) a nécessité quelques 90 séances de pose... De quoi assurer de nombreux moments en tête-à-tête et nourrir une complicité naissante !
Ensemble, réinventer le langage
Retracez l'histoire des deux artistes Gertrude Stein et Pablo Picasso à la lumière de leur œuvre : ils s'influencent et se soutiennent dans leur quête de nouvelles formes de langage, ils se passionnent pour la question du réel et sa perception subjective.
Chacun cherche dans sa discipline à ré-inventer un art, libéré de toute narration, pour s'inscrire uniquement dans le présent. Pablo Picasso travaille la simplification des formes en peinture quand Gertrude Stein fonde son écriture sur la répétition sonore, lexicale et syntaxique.
À eux deux, ils bouleversent le monde de l'art pictural et littéraire en proposant de nouveaux codes radicaux... Leur amitié s'inscrit dans la genèse du cubisme ! Retracez cette construction, allant de l'héritage de Paul Cézanne aux premiers moments du cubisme à travers les œuvres de Georges Braque, Juan Gris et tant d'autres.
Une postérité... immense !
L'exposition vous propose ensuite d'explorer l'influence de ce duo et de comprendre l'œuvre de Gertrude Stein comme une véritable référence de l'avant-garde, à laquelle de nombreux artistes s'identifient après elle.
C'est ainsi que l'œuvre de Gertrude Stein trouve un écho d'abord dans l'art underground américain des années 1960, à travers les grandes figures des chorégraphes de la danse post-moderne Yvonne Rainer ou Lucinda Childs, la musique de John Cage et Merce Cunningham, les artistes néo-dadas Nam June Paik ou Jasper Johns. Plus tard, son œuvre résonne dans l'art minimal et conceptuel de Joseph Kosuth ou Carl André, et enfin, jusque dans l'art contemporain !
Expérience sensible du présent, jeu sur les formes et la matérialité, esthétique du collage, vision analytique de l'art, poésie, musique et théâtre... l'influence des artistes Stein et Picasso est immense !
À contempler au Musée du Luxembourg, dès aujourd'hui et jusqu'au 28 janvier 2024.