Mucha vous invite au cœur de L'Épopée slave

1 août 2023
Tout l'été, voyagez avec les œuvres de Mucha aux dimensions monumentales, révélées de manière inédite grâce aux potentialités du numérique au Grand Palais Immersif !


L’ambition d’une vie : peindre l’histoire du peuple slave

Illustration Slave Mucha
Éternel Mucha © Maxime Chermat pour le Grand Palais Immersif, 2023

Très jeune, Mucha se montre sensible au sentiment nationaliste tchèque qui est alors en plein essor. À Paris, il fait partie de plusieurs associations de compatriotes et fonde même un club d’étudiants slaves. Il fait aussi partie dès sa jeunesse de Sokol ("le faucon"), un groupe de gymnastique qui défend des idées indépendantistes sous couvert d’événements sportifs. 

C’est au cours d’un voyage en Bosnie-Herzégovine, effectué pour préparer le décor du pavillon de l’Exposition Universelle de 1900, que Mucha a l’idée de peindre un grand cycle consacré à l’idée slave. Ce projet ambitieux, qui allie peinture d’histoire et peinture d’idée, synthétise sa conviction politique la plus profonde : celle de l’unité du peuple slave dans sa lutte contre l’oppression.

Entre 1904 et 1909, Mucha effectue cinq séjours aux États-Unis. Il y mène des activités d’enseignement et répond à des commandes, notamment de portraits, mais cherche aussi à trouver des fonds pour réaliser son projet d’épopée slave.

Le jour de Noël 1909, Charles Richard Crane, riche industriel de Chicago et slavophile convaincu, accepte de financer l’Épopée slaveMucha se met au travail et installe son atelier au château de Zbiroh, en Bohême.

Une fresque épique & humaniste 

Entre 1911 et 1928, il peint 20 épisodes choisis dans l’histoire du peuple slave et tchèque en particulier. Il y décline les joies et les peines du peuple slave : dix d’entre elles concernent l’histoire des Slaves en général, et dix autres portent plus spécifiquement sur l’histoire tchèque. C’est une œuvre monumentale à la gloire de tous les Slaves de toutes origines.

Ses toiles combinent l’art du décor et les grandes scènes historiques

Pour préparer ce cycle, Mucha voyage à plusieurs reprises en Europe de l’Est, prend des notes et se documente sur l’histoire et sur les coutumes des différentes nations. Il utilise aussi la photographie pour garder une image de ses modèles qu’il exploitera ensuite pour ses compositions peintes.

Son œuvre condense un idéal nationaliste et humaniste basé sur la paix et le respect des différences ethniques. Le peintre figure la cruauté des massacres lors des guerres et l’espoir, des valeurs universelles qui continuent de nous toucher aujourd’hui.

Focus sur L'Apothéose des slaves, ou l’esprit de la nation

Alphonse Mucha, L’Apothéose – Les Slaves au service de l’humanité : quatre jalons de l’histoire slave en quatre couleurs (1918), 1926, tempera à l’œuf sur toile, 4.80x4.05 m, château de Moravský Krumlov © Mucha Trust
Alphonse Mucha, L’Apothéose – Les Slaves au service de l’humanité : quatre jalons de l’histoire slave en quatre couleurs (1918), 1926, tempera à l’œuf sur toile, 4.80x4.05 m, château de Moravský Krumlov © Mucha Trust

Le dernier tableau du cycle, L’Apothéose des Slaves : les Slaves pour l’Humanité (1926), célèbre l’indépendance des peuples slaves, symbolisée par le jeune homme au centre du tablea, torse nu et bras levés, tenant des couronnes de fleurs en signe de victoire.

Derrière lui, on reconnaît des lueurs d’incendie, indiquant l’histoire violente dans laquelle a été pris le peuple slave.

À gauche du tableau, des soldats reviennent de la Première Guerre mondiale, car c’est à la fin de ce conflit qu’a été décidée l’indépendance de la Tchécoslovaquie.

À ses flancs, une femme porte dans ses mains la lumière de l’espoir.

En 1928, Crane et Mucha font officiellement don de l’ensemble du cycle de L’Épopée slave à la Ville de Prague pour marquer le dixième anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie, devenue  une terre d’accueil en 1930 : près de 20 000 Russes et Ukrainiens y résident.

En 1933, Mucha reprend cette figure encadrée de ténèbres dans un projet de tableau, au moment de la montée d’Hitler. Le peintre avait la conviction que la mission historique des Slaves était de réaliser les idéaux humanitaires et sociaux.

 

Plongez dans l’âme slave grâce aux potentialités du numérique !

Les possibilités technologiques du numérique permettent à la fois de magnifier mais aussi de montrer des œuvres très difficiles à voir. C’est le cas pour L’Épopée slave, dont les grandes peintures ne sont pas exposées au public de nos jours.

La dimension théâtrale de cet ensemble de peintures est révélée dans la grande salle centrale de l’espace modulable de l’Opéra Bastille par des écrans géants qui projettent des images en très haute définition de cette œuvre essentielle.

Exposition coproduite par Grand Palais Immersif (filiale de la Rmn - Grand Palais) et la Fondation Mucha, Prague.

 

A lire aussi

Loading, au Grand Palais Immersif : dans les yeux de nos jeunes visiteurs

Article - 25 avril 2024
« On sort de l'expo avec une super énergie, la bande-son dans la tête et du street art plein les yeux ! » : dans l'Expo Loading en ce moment au Grand Palais Immersif, nos ados et jeunes visiteurs partagent leur enthousiasme. Découvrez leurs impressions et coups de cœur !
Tout le magazine