Poussez la porte d’un cabinet d’art et de curiosités au Musée du Luxembourg
La mode des cabinets de curiosités
Les princes d’Europe du Nord et d’Italie ainsi que certains érudits et dignitaires ecclésiastiques commencent, dès la Renaissance, à assembler divers objets rares ou étranges collectés aux quatre coins du monde.
Ils les conservent dans de petites armoires mais parfois aussi dans des pièces entières de leurs palais, appelées Kunst und Wunderkammern (« cabinets d’art et de merveilles »), studioli, ou encore cabinets de curiosités.
Une pratique rapidement à la mode, nourrie par une insatiable soif de connaissance et qui s’inscrit dans la dynamique des premiers grands voyages d’exploration et un certain passé colonial. Ces collections sont progressivement ouvertes à la visite et à l’étude, comme des représentations en miniature de toute la diversité du monde.
La Kuntskammer de Dresde, premier cabinet d’art et de curiosités
Au même moment du côté de la Saxe, les différents princes développent patiemment, génération après génération, une collection de trésors. Cette dernière assure progressivement à la capitale, Dresde, une renommée et une stature internationales.
Cette collection est initiée vers 1560 par le prince électeur de Saxe Auguste Ier. Doté d’un esprit pratique, il s’intéressait aux outils, aux instruments techniques, il jardinait, cartographiait ses territoires, tournait l’ivoire.
Puis c’est avec le Prince électeur de Saxe et roi de Pologne Auguste le Fort, grand amateur d’art et de sciences, que la collection se densifie considérablement. Son assemblage de porcelaines est alors le plus important d’Europe et celui d’armurerie, avec son cabinet turc, le plus considérable hors de l’Empire ottoman.
Lorsqu’il décide en 1723 d’ouvrir la galerie de « La Voûte Verte » au public, il créé ce faisant l’un des tout premiers musées d’Europe !
Une collection sans équivalent, à voir au Musée jusqu'au 15 janvier 2023 !