Vous avez dit Casoar ?
Avec cette étude, Pieter Boel nous propose une représentation très réaliste d’un Casoar à casque (Casuarius casuarius), un oiseau qui vit aux antipodes, d’après l’observation de pensionnaires de la ménagerie de Louis XIV à Versailles. Il est probablement un des premiers individus jamais présenté en Europe.
On y retrouve différentes caractéristiques physiques de cet oiseau étrange, qui peut mesurer jusqu’à 1m70 et peser jusqu’à 70 kg :
- un plumage noir et brillant, dru et épais qui le protège des blessures lorsqu’il se fraye un chemin à travers la végétation dense de la forêt tropicale humide
- la discrétion de ses petites ailes qui ne lui servent que de balancier, le casoar étant incapable de voler
- des pattes courtes et massives à trois doigts
- la présence d’une sorte de casque corné sur le dessus de la tête
- un œil perçant qui semble vous dévisager !
Quelques traits comportementaux intéressants de l’animal que la peinture ne peut transmettre :
- agressé ou inquiété, il est capable de sauter en l’air et blesser mortellement son adversaire avec la longue griffe acérée présente sur le doigt intérieur de chaque patte
- c’est le mâle qui couve les œufs et élève les petits durant les premiers mois de leur vie
- il est nidifuge : autrement dit, les petits sont capables de se déplacer dès la sortie de l’œuf. Comme les canards, les nouveaux-nés sont recouverts d’un duvet et sont capables de s’alimenter seuls.
Le casoar à casque vit aujourd’hui à l’état sauvage en Indonésie dans les îles de Aru et Seram, en Nouvelle-Guinée et dans le nord-est de l'Australie. L’espèce, menacée par la destruction de son habitat et par la chasse, est considérée comme vulnérable.
Ses plumes ont été particulièrement utilisées en Occident dans la décoration de vêtements et de chapeaux, comme le shako des saint-cyriens, d’ailleurs appelé « casoar ». Il est intéressant de remarquer le non respect des proportions entre le casoar et une espèce européenne, la corneille, de taille normalement plus modeste.
La couleur blanche de cette dernière n’est probablement pas due à l’albinisme étant donné l’absence d’yeux rouges mais au leucisme, qui modifie la couleur du plumage, mais pas celle des yeux.
Article rédigé par le Fonds de Dotation pour la Biodiversité
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