Médée furieuse

Du 25 avril 2001 Au 30 juillet 2001
Musée Eugène Delacroix
Description


En 1999, le Palais des Beaux-Arts de Lille organisait une exposition
autour du tableau Médée furieuse d’Eugène
Delacroix (1798-1863), l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste,
qu’il conserve depuis 1840, et qui fut un succès au Salon
de 1838. Delacroix a travaillé presque toute sa vie sur ce sujet,
le tableau de Lille (1838) ayant été suivi de deux répliques
en 1862 (conservées l’une au Louvre, l’autre dans une
collection particulière) et d’une version différente
en 1859 (jadis à Berlin, mais disparue ; il en subsiste une
photographie). Aujourd’hui le musée national Eugène
Delacroix propose d’élargir cette exposition à soixante
œuvres, en réunissant pour la première fois dans l’atelier
du peintre les trois tableaux, ainsi que la quasi-totalité des
esquisses dessinées et peintes, les différentes estampes
d’interprétation réalisées du vivant de l’artiste
ou après sa mort, et des documents comprenant notamment des lettres
de Delacroix et de son entourage. A cette occasion, le Palais des Beaux-Arts
de Lille a consenti exceptionnellement à prêter pour une
durée de deux mois le tableau qu’il conserve.

Delacroix aborde le mythe de Médée dès 1818-23 dans
des carnets de croquis, en même temps qu’il travaille à
deux autres compositions (La Grèce sur les ruines de Missolonghi
et Saint Sébastien soigné par les Saintes Femmes),
et dès 1824 dans son Journal, mais ce n'est qu'en 1836 qu'il
commence véritablement la toile. Les nombreux dessins montrent
les différentes étapes de la recherche de Delacroix, qui
utilise ses outils de prédilection, graphite, plume et pinceau,
mais aussi, plus rares, la sanguine et des papiers colorés. Delacroix
s'intéresse d'abord à l'apparence générale,
adoptant une composition en pyramide qui rappelle les Madone de
Raphaël et de Léonard de Vinci, et la Charité
d’Andrea del Sarto. Il travaille ensuite sur les différentes
parties du corps de Médée, donnant aux bras, tête
et jambes un modelé et une torsion qui montrent sa connaissance
de Michel-Ange. Il s’attache enfin au visage de Médée,
qui traduit à la fois tension dramatique et dimension mythique.

L'évolution du travail de Delacroix doit aussi beaucoup aux diverses
sources littéraires et musicales auxquelles il a eu recours. La
littérature antique (Euripide, Sénèque) mais aussi
les pièces de Pierre Corneille (1635) et d’Ernest Legouvé
(1854 ; cette pièce est à l’origine du tableau
de 1859, celui qui est perdu), ainsi que l’opéra contemporain
(Médée à Corinthe de Simone Mayr en 1823,
Norma de Vincenzo Bellini en 1831) influencent l’interprétation
que le peintre donne du mythe.

Médée furieuse connaît un succès immédiat
au Salon de 1838, tant chez les critiques, qui louent sa force expressive,
que chez les lithographes : Menut Alophe réalise deux versions,
dont celle de L’Artiste, et Pierre-Joseph Challamel une lithographie
inversée qui paraît dans le Charivari. Delacroix obtient
que son tableau, qui a été acheté par l’Etat,
soit exposé pendant un an au musée du Luxembourg, à
Paris, avant d’être envoyé au musée des Beaux-Arts
de Lille. En 1855, Médée furieuse est présentée
à l’Exposition Universelle. Emile Lassalle commence au même
moment sa lithographie. Delacroix suit avec intérêt les recherches
de son interprète ; en effet, lui-même travaille à
une version différente de Médée furieuse pour
l’amateur Bouruet-Aubertot (1859). La lithographie de Lassalle, considérée
comme une œuvre d’art à part entière, est un succès
au Salon de 1857.

En 1862, Delacroix réalise deux copies de plus petit format du
tableau de Lille, commandées par la Société Artésienne
des Amis des Arts (collection particulière) et par le banquier
Pereire (musée du Louvre). Peu de gravures ont reproduit l’œuvre
de Delacroix : on connaît les eaux-fortes de Charles Geoffroy et
de Félix-Augustin Milius, réalisées d’après
le tableau de Lille ; l’eau-forte de François Feyen-Perrin
et la lithographie commandée à Alfred Bahuet pour la Chalcographie
du Louvre sont en revanche réalisées d’après
la réplique conservée par ce musée. Les diverses
versions de Médée furieuse ainsi que les estampes
qui les reproduisent ont donc contribué pendant 70 ans à
la diffusion de l’œuvre, ainsi qu’au renouvellement de
sa réception par la critique.

Médée, fille du roi de Colchide et magicienne, aide
Jason et les Argonautes à conquérir la Toison d'Or contre
la volonté de son père, avant de s'enfuir avec eux. Par
amour pour Jason, elle est amenée à commettre des crimes
atroces : son frère, qui les poursuivait, est découpé
en morceaux, et le tyran Pélias, qui avait envoyé Jason
chercher la Toison d'Or en espérant ainsi s'en débarrasser,
est mis à bouillir par ses propres filles. Mais Jason ne récupère
pas le trône usurpé par Pélias : il est exilé
avec Médée en Corinthe où le roi Créon propose
à Jason un mariage avantageux. Médée, répudiée,
offre une tunique empoisonnée à sa rivale et se venge de
la trahison de Jason en tuant leurs deux enfants. C’est ce dernier
épisode que Delacroix a choisi de traiter.

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