T?ji

Avant-garde et tradition de la céramique japonaise

Du 17 novembre 2006 Au 26 février 2007
Musée de Céramique de Sèvres
Description


Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée national de Céramique, Sèvres.

Cent cinquante pièces acquises par de grandes collections européennes (Italie, Allemagne, France, République tchèque) retracent pour la première fois l’évolution de la céramique japonaise depuis 1950 jusqu’à nos jours.

Dans les années 1920, des mouvements en faveur du « studio pottery  » (céramique d’artiste) ont vu le jour et favorisé le développement d’une céramique individuelle en totale opposition avec la céramique populaire et la céramique d’atelier alors en usage. Cette céramique a ouvert la voie à un mouvement sculptural de « céramiques-objets » (obuje-yaki ), né à Kyōto dans les années 1950. En effet, depuis l’après-guerre la céramique japonaise a subi de nombreuses transformations qui ont joué un rôle prépondérant dans l’évolution de la céramique mondiale.

Les années 1970-1980 voient la mise au point d’un grand nombre de techniques décoratives (kokutō , incrustation d’engobes colorés) tandis que certains artistes sont tentés par un art de la provocation (happenings, installations). Depuis les années 1990-2000, la porcelaine et les matières lisses reviennent en force

 

Au Japon, la céramique (Tōji), est considérée comme un art majeur, en raison de ses liens avec la cérémonie du thé et la doctrine bouddhique Zen. L’ustensile en céramique y est traité avec le plus grand respect. Des rapports religieux unissent les Japonais à la Nature et ont de tout temps influencé cette production où l’argile est une matière vivante et noble.

L’exposition met l’accent sur le travail des artistes les plus marquants de deux générations (l’une née avant la Seconde Guerre mondiale, l’autre après). Une centaine de céramistes ont été sélectionnés pour leur expression subtile ou puissante.

Ainsi, Sèvres renoue-t-elle les liens qu’elle a toujours entretenus avec le Japon, depuis la venue du céramiste japonais, NUMATA Ichiga, qui travailla à la manufacture de 1903 à 1905 (sculptures figuratives) jusqu’aux échanges récents d’expositions et aux commandes d’œuvres contemporaines.

L’exposition s’ouvre sur une confrontation entre les premiers essais de créations individuelles réalisées dans un Japon encore traditionnel (NUMATA Ichiga, ASAI Chū) et une installation réalisée spécialement pour l’exposition par l’artiste minimaliste ITŌ Kōshō.

La scénographie de l’exposition évoque celle du jardin Zen dit « sec », avec des bambous ou des cordes. Celles-ci veulent aussi rappeler les fameux « décors de cordes » de la céramique néolithique japonaise.

Les œuvres qui suivent empruntent des formes utilitaires dans un langage très personnel où chaque céramiste nommé Trésor national vivant revisite la tradition en utilisant des matières et des techniques ancestrales (HAMADA Shōji, SHIMIZU Uichi).

Après la Seconde Guerre mondiale, l’expression artistique individuelle s’émancipe définitivement du joug de la tradition, confirmant une tendance amorcée dès les années 1920. Sous l’influence de l’Occident (Miró, Picasso, Noguchi), de jeunes artistes éduqués dans des milieux de céramistes traditionnels se rebellent contre leur entourage et font entrer la céramique dans le monde de l’art moderne.

En 1946-1947, deux mouvements (Shikōkai, littéralement, « Association des quatre labours » et Sōdeisha, littéralement, « Association de l’empreinte du ver dans la boue ») voient le jour et promeuvent une « céramique-objet », c’est-à-dire non utilitaire, dont les formes tendent à l’abstraction. Les trois grands artistes du Sōdeisha (SUZUKI Osamu, YAMADA Hikaru et YAGI Kazuo) et l’un des fondateurs du Shikōkai (HAYASHI Yasuo) sont représentés par plusieurs pièces évoquant leurs longues carrières.

À la suite de ces artistes, on voit se dessiner plusieurs courants. Une tendance au primitivisme, en référence aux terres cuites néolithiques japonaises, s’exprime dans les années 1950 (Cheval par SUZUKI Osamu). Dans les années 1970-1980, un goût pour la provocation et la contestation se fait sentir sous l’influence du pop’ art et de l’expressionnisme abstrait avec l’adoption de couleurs vives et de trompe-l’œil (YANAGIHARA Mutsuo, Vase souriant mangeur de fleurs). En parallèle, la notion de craft design est adoptée par le Japon et caractérise des œuvres décoratives marquées par des recherches de surfaces (MIYASHITA Zenji, KISHI Eiko, ITŌ Motohiko).

Par ailleurs, la prise de conscience de la détérioration de l’environnement, dans la société industrielle, conduit à l’émergence de formes organiques (KATSUMATA Chieko, KOIKE Shoko) et minérales (OGAWA Kinji, Chimère de l’espace).

La porcelaine, matériau assimilé à la tradition chinoise, n’avait pas attiré les céramistes d’avant-garde jusque dans les années 1970, en raison des exigences techniques qu’elle imposait. Mais, depuis 1980, on assiste à un remarquable développement de la porcelaine, les artistes adoptant tout aussi bien les procédés du coulage dans des moules en plâtre que celui du colombinage et du modelage. Les formes géométriques ou réalistes ainsi obtenues sont associées soit à des couvertes blanc bleuté ou céladon (YOSHIKAWA Masamichi, FUKAMI Sueharu) soit à des couleurs franches (YOSHIKAWA Chikako, Une si bonne épouse).

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