Vuillard (1868 – 1940)

Du 25 septembre 2003 Au 5 janvier 2004
Grand Palais, Galeries nationales
Description

{Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux et le musée d'Orsay, Paris, la National Gallery of Art,
Washington, le musée des Beaux Arts de Montréal, et la Royal
Academy of Arts, Londres. Elle est également présentée
à la National Gallery of Art, Washington, du 19 janvier au 20 avril
2003, au musée des Beaux Arts de Montréal, du 15 mai au
24 août 2003, et à la Royal Academy of Arts, Londres, du 27 janvier
2004 au 27 avril 2004.

}{L'exposition est réalisée à Paris, à
Washington et à Montréal grâce au soutien d'AIRBUS.}

Cette exposition est la plus importante jamais consacrée à
Édouard Vuillard (1868-1940). Elle permet pour la première fois
d'analyser en profondeur l'ensemble de sa carrière, des années
1890 aux années 1930. Peintures, oeuvres graphiques et photographies
– provenant de collections publiques et particulières du monde
entier, ainsi que du fonds d'atelier de l'artiste –, 230
oeuvres au total sont présentées.

Issu d'un milieu modeste – sa mère est corsetière
–, Vuillard se dirige très tôt vers la peinture. Au lycée
Condorcet, où enseignent alors Bergson et Mallarmé, il rencontre
Ker-Xavier Roussel et Aurélien Lugné-Poe qui l'introduisent
au début 1889 dans le groupe des Nabis aux côtés de Ranson,
Sérusier, Denis et Bonnard. Le style de Vuillard se construit alors
sur un paradoxe fécond. Passionné par l'art des musées
– Le Sueur et Chardin – il s'adonne aussi à cette époque
au synthétisme des Nabis, rejoignant ainsi l'avant-garde et ses
guides, Émile Bernard et Gauguin. La peinture de Vuillard déploie
alors une succession stupéfiante d'inventions, de cadrages inédits
et de radicalisme chromatique. Il multiplie les compositions audacieuses où
quelques lignes enserrent les figures symboliquement exprimées en couleurs
violentes {(Les Lilas} et{ Autoportrait octogonal,} collections
particulières). Aucun autre Nabi ne pousse aussi loin la tentation
de l'indéchiffrable {(Les Débardeurs, }collection
particulière), pratiquant une sorte d'abstraction avant la lettre.

L'exposition consacre une section entière au théâtre
d'avant-garde que Vuillard connaît par ses amis nabis. Alors que
la scène française est en pleine mutation, l'idée
d'associer des peintres au travail de mise en scène ouvre une
ère nouvelle dans son histoire. Pendant près de cinq ans, Vuillard,
co-fondateur du Théâtre de l'oeuvre, développe
autour du répertoire d'Ibsen, Strindberg et Maeterlinck, une activité
de scénographe et de décorateur qui informe profondément
sa peinture, tant dans la forme que dans le contenu. Ainsi, pour {Solness
e constructeur }d'Ibsen, monté en avril 1894, les décors
conçus par Vuillard incluent un dispositif totalement révolutionnaire
de scène en plan incliné, que l'on retrouve dans {L'Oie}
(collection particulière).

Dans les années 1890, Vuillard traite les sujets qui feront sa célébrité :
des intérieurs où s'activent à des tâches
ménagères sa mère, sa soeur et des ouvrières
de l'atelier de corsets, cernées de papiers peints mouchetés
{(L'Aiguillée, }musée de l'Annonciade, Saint-Tropez ;
{Sous la lampe,} Yale University Art Gallery, New Haven). Vuillard peint
cet univers comme on tisse une tapisserie – une de ses grandes sources
visuelles dans les années 1890 – jouant de toute la gamme des
effets possibles de matière. Mais Vuillard sait aussi donner à
ces représentations quotidiennes une atmosphère lourde et inquiétante
qu'il doit à ses goûts littéraires et théâtraux
{(Mère et soeur de l'artiste,} Museum of Modern Art,
New York).Véritable metteur en scène de ses proches, Vuillard
conçoit ses peintures comme autant de petits drames où biographie
et culture symboliste se mêlent {(Le Prétendant, }Smith
College Museum of Art, Massachusetts).

oeuvre phare du post-impressionnisme, les {Jardins publics }(1894),
projettent Vuillard sur le devant de la scène. Huit des neufs panneaux
du décor commandé par Alexandre Natanson – frère
de Thadée, directeur de la {Revue Blanche –} aujourd'hui
dispersés à travers le monde, sont réunis exceptionnellement
pour l'exposition. Ils constituent un exemple magistral de la maîtrise
de Vuillard dans le domaine décoratif. A leur suite, les commandes
se succèdent. L'exposition insiste sur cette part déterminante
de la création de Vuillard avec un rassemblement inédit d'oeuvres :
ensemble conçu pour le docteur Vaquez (1896), paravents de Stéphane
Natanson, de Marguerite Chapin et une partie de la série {L'Album,}
hommage sensuel et amoureux à Misia, la jeune et talentueuse pianiste
polonaise, épouse de Thadée Natanson.

Entre 1900 et 1910, {La Revue Blanche }cesse de paraître, le Symbolisme
s'éloigne. Vuillard fréquente les galeries à la
mode – Bernheim-Jeune en particulier – et le monde brillant et insouciant
du théâtre boulevardier. Il est proche de Sacha Guitry, d'Yvonne
Printemps, de Tristan Bernard et d'Henry Bernstein. Ses amis de toujours
restent Misia et Thadée Natanson, Bonnard surtout. Cependant, il prend
pour marchand exclusif un cousin des Bernheim, Jos Hessel, dont l'épouse,
Lucy, va être sa muse, sa protectrice et son amante pendant quarante
ans. Chaque année, Vuillard accompagne les Hessel en villégiature
en Normandie ou en Bretagne, d'où il rapporte paysages et scènes
d'intérieur plus sensibles à la lumière et à
l'espace que ses oeuvres de jeunesse {(La Meule, }musée
des Beaux Arts de Dijon ;{ Crépuscule au Pouliguen,} collection
particulière), mais aussi des photographies, pour la première
fois exposées, ici, au public.

1914-1918, la guerre marque une rupture. Engagé un temps comme peintre
aux armées, Vuillard sait faire état d'une réalité
devenue tragique {(L'Interrogatoire du prisonnier,} musée
d'Histoire contemporaine, Paris). Après le conflit, Vuillard continue
à saisir dans ses portraits le " tremblement du temps ".
Quelques exemples souvent méconnus sont ici présentés :
industriels, banquiers et actrices - sa clientèle de prédilection.
"  Je ne fais pas de portraits, je peins des gens chez eux ",
la formule laconique de Vuillard dit bien son ambition d'artiste, en
grande partie nourrie par son expérience décorative. Sans hiérarchie,
ses modèles et leur environnement sont placés au même
niveau. Vuillard détaille tous les indices des variations du goût,
de la mode ou des progrès techniques. Ainsi, son talent de portraitiste
nous fait passer du charme canaille d'Yvonne Printemps enjôlant
Sacha Guitry aux rigueurs Art Déco du portrait de Jeanne Lanvin. Les
vingt dernières années de sa vie marquent l'apothéose
de sa carrière. Elles font une dernière fois place au décorateur,
pour le Théâtre de Chaillot, à Paris, et la Société
des Nations à Genève (1938). L'exposition devrait permettre
de réévaluer cette dernière période, questionnant
sa contribution au " retour à l'objectivité "
de l'entre-deux guerres, ou comment, le peintre nabi demeure artiste
de son temps, interrogeant la tradition et observant la vie moderne avec lucidité
et ironie.

Magazine

Magazine

Sport, design et performance dans l’expo Match au Musée du Luxembourg

Le sport et le design font partie de notre vie quotidienne. Pourtant, la simplicité apparente de leur association est le résultat de recherches esthétiques et techniques de pointe. Dans quel but ? Entre autres, la performance ! Retour sur cet aspect détaillé dans l’exposition Match, en ce moment au Musée du Luxembourg.