En 1900, le Grand Palais vient d'ouvrir pour l'Exposition universelle qui a pour thème « le bilan d'un siècle ». Nouveau palais des beaux-arts de la capitale, il est construit pour accueillir les salons artistiques une fois que l'Exposition universelle sera terminée. En attendant, il abrite la Centennale, grande rétrospective de l'art français du siècle qui s'achève, la Décennale, parcours artistique des dix dernières années, et enfin les expositions d'art organisées par les nations étrangères.
La Centennale raconte l'histoire de la peinture du dix-neuvième siècle, selon un ordre méthodiquement choisi. Le visiteur pénètre dans le Grand Palais par le hall elliptique du palais d'Antin, somptueux vestibule d'honneur qui expose pour l'occasion des statues de Rodin, Carpeaux, David d'Angers, Rude… La visite commence dans la salle du rez-de-chaussée qui se trouve à l'angle du Cours-la-Reine et de l'avenue d'Antin (auj. avenue Franklin-D.-Roosevelt). Les peintres représentés ne sont rien moins que Ingres, Vigée-Lebrun, Delacroix, Courbet, Millet, mais aussi les impressionnistes Monet, Pissarro, Renoir, Degas, Berthe Morisot. L'exposition de peinture se complète par une ample collection de dessins (Ingres, Prud'hon) dans les galeries latérales du premier étage.
L'entrée de la Décennale et des écoles étrangères se fait par l'avenue Nicolas-II (actuelle avenue Winston-Churchill). Les trois expositions sont si denses que pour créer des murs où accrocher des tableaux, il a fallu rétrécir la nef métallique en y ajoutant des constructions décorées de treillages. La Nef présente elle-même l'exposition centennale de sculpture.