Le spectacle de la nature vous attend au Musée du Luxembourg

22 novembre 2019
Longtemps peu valorisé dans la hiérarchie des genres, souvent la spécialité de peintres mineurs, le paysage servait principalement d’arrière-plan à l’action dans la peinture d’histoire, ou bien, pris en tant que tel, assurait une fonction documentaire. Au XVIIIe siècle, on assiste au développement du paysage comme un genre en soi.

Le paysage a joué un rôle central dans l’émergence d’une école anglaise de peinture. Il a permis à de nombreux peintres de s’exprimer plus librement que dans le portrait où les exigences du commanditaire sont plus contraignantes. Mis à part le grand paysage classique empreint d’idéal et d’histoire, il était dans sa forme ordinaire peu considéré et relégué au bas de la hiérarchie académique des genres. En Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle, cette position subalterne est toutefois radicalement remise en question.

John Constable, Malvern Hall, dans le Warwickshire (1809), Londres, Tate
John Constable, Malvern Hall, dans le Warwickshire (1809), Londres, Tate

La période coïncide avec les guerres contre la France révolutionnaire, puis napoléonienne, qui limitent les possibilités de séjour sur le continent. L’accès aux trésors de l’art classique s’en trouve restreint. C’est l’occasion de repenser profondément le caractère national. Les vues champêtres et les scènes de la vie rurale, inspirées du territoire, prennent ainsi une importance inédite et participent pleinement à la définition de l’identité britannique.

Francis Cotes, Paul Sandby, Tate
Francis Cotes, Paul Sandby (1761) Londres, Tate

Cette valorisation du paysage s’accompagne d’une nouvelle compréhension de la nature. Croquer sur le motif, comme Paul Sandby à sa fenêtre dans le portrait de Francis Cotes (ci-contre), devient un principe essentiel pour toute une génération de peintres qui se met à sillonner la campagne en quête de sujets. À cela s’ajoutent des ambitions esthétiques nouvelles, avec notamment la théorie du picturesque, qui repose sur l’idée que la variété, le mouvement et l’irrégularité peuvent conférer au paysage un surcroît de dignité.

Le succès du genre repose également sur sa dimension commerciale. Il existait en Angleterre un véritable marché pour la peinture de paysage, longtemps occupé par les productions hollandaises et flamandes. La société de consommation qui émerge à cette époque ne fait que renforcer la demande. Elle trouve dans ces tableaux de plus petit format, des œuvres à la hauteur de ses attentes, représentant avec naturalisme des sujets simples et conçues avant tout pour le plaisir des yeux.

Venez admirer tous ces paysages dans l'exposition L'âge d'or de la peinture anglaise jusqu'au 16 février 2020

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