La Maison Cartier sous l'Occupation

27 janvier 2014
Alors que, sous l'Occupation, ses ateliers tournent au ralenti, la Maison Cartier n'hésite pas à produire de petits objets jugés comme des gestes de provocation par le pouvoir nazi.

Broche Oiseau libéré, 1944, Vincent Wulveryck, Collection Cartier © Cartier

Quand les forces d'occupation allemandes débarquent à Paris en 1940, peu d'alternatives s'offrent alors au patronat français, et certaines marques de luxe n'hésitent pas à se compromettre en collaborant avec l'ennemi, ou en produisant des effigies du Maréchal. Tel n'est pas le cas de la Maison Cartier : dès 1940, Jacques Cartier met son bureau londonien à la disposition du Général de Gaulle, exilé Outre-Manche.



A Paris, Jeanne Toussaint, alors seule à la tête de la Maison, propose à sa clientèle de petites broches « Oiseau en cage », exposées dans les vitrines du magasin rue de la Paix, aux côtés de breloques en forme de « V » bleu, blanc, rouge... Un motif apparemment anodin, qui vaut néanmoins à sa responsable d'être convoquée à la Gestapo, qui renonce finalement à la poursuivre, faute de preuves sérieuses. En 1942, à la demande de Françoise Leclercq, engagée dans la Résistance dès 1941, la Maison Cartier fabrique même une petite broche en forme d'étoile à six branches, comme signe de solidarité avec ses amis Juifs traqués par les nazis.



Deux ans plus tard, les cages s'ouvrent enfin et de nouvelles créations investissent la vitrine: les broches « Oiseau libéré », aux couleurs du drapeau français, font leur apparition. Elles rejoignent les broches « Croix de Lorraine » et d'autres petits objets plus modestes, fabriqués par les ateliers dans les années 1940.

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