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L'exposition ROUGE est ouverte jusqu'au 1er juillet au Grand Palais. Entretien avec Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur et commissaire de l'exposition.
Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur au Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou, nous en apprend plus sur l’exposition en répondant à trois questions du Grand Palais :
L'exposition couvre une période allant de 1917 à 1953. A quoi ces dates correspondent-elles ? comment s'articule le parcours ?
NL-G : En 1917, la révolution d’octobre fait naître l’espoir d’une société nouvelle, rapidement contrarié par l’exercice réel du pouvoir. En 1953, la mort de Staline clôt plus de 20 ans d’un totalitarisme exacerbé. L’exposition se déploie entre ces deux bornes chronologiques.
Elle est articulée en 2 séquences :
Tout d’abord les années 1920, caractérisées par une forme de pluralisme : les bolchéviques autorisent la cohabitation de différents groupes artistiques et n’imposent pas de dogme esthétique officiel.
Puis, les années 1930 et 1940, marquées au contraire par la prise en charge de plus en plus totale des arts par l’État.
Peut-on considérer que l’art en Union soviétique à cette période est une production purement politique? Quels sont ses thèmes majeurs et ses sources d’inspiration?
NL-G : Il est important de rappeler que les bolchéviques tolèrent tout au long des années 1920 - notamment grâce à Trotski et Boukharine - un pluralisme artistique. certains peintres continuent de composer des natures mortes, des portraits et des paysages. Aucun artiste n’est obligé de produire des œuvres de propagande, quoique beaucoup le feront par conviction ou opportunisme.
En 1932, la notion de « réalisme socialiste » est officiellement formulée, mais elle s’applique alors à la littérature. Son étendue aux arts plastiques reste extrêmement vague jusqu’à la fin des années 1930. Jusque-là subsiste une relative variété dans la production picturale, articulée autour de thèmes comme l’ouvrier, le kolkhozien (ouvrier agricole), le soldat, le sportif ou bien sûr la figure du chef.
Au Grand Palais, nous nous attacherons à rendre justice à cette peinture moderniste méconnue en Europe, car rapidement passée sous silence au profit des tableaux néo-académiques promus par le régime, reproduits en grande quantité sur des affiches et des cartes postales.
Parmi les œuvres exposées, celles d’un style que l’on qualifie de « réalisme socialiste» sont rarement montrées en France. Comment définissez-vous cette esthétique?
NL-G : Le peintre officiel Alexandre Guerassimov définissait cette esthétique de façon très simple : réaliste dans sa forme et socialiste dans son contenu. Le réalisme socialiste est une sorte de néo-académisme ayant adopté au cours des années 1930 la référence aux Ambulants (peintres réalistes russes du 19e siècle).
Toutefois, à la différence de ce groupe, le réalisme socialiste rejette la réalité. Il promeut au contraire des représentations idéalisées de la société socialiste en cours de construction et présente à son public des figures modèles – optimistes, travailleuses, saines, etc. Le réalisme socialiste est donc bien une forme de « classicisme socialiste », finalement bien plus proche dans son esprit de l’art académique du 17e siècle français que du réalisme critique d’un Gustave courbet.
Découvrez l'exposition Rouge, Art et utopie au pays des Soviets du 20 mars 2019 au 1er juillet 2019 au Grand Palais
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