Paul Gauguin

ENFANCE DE GAUGUIN
JEUNESSE DE L’ARTISTE
DÉBUT DE CARRIÈRE ARTISTIQUE
PREMIER VOYAGE EN BRETAGNE, À PONT-AVEN
DE RETOUR À PARIS
PANAMA ET LA MARTINIQUE
DEUXIÈME SÉJOUR EN BRETAGNE
PAUL GAUGUIN ET VINCENT VAN GOGH À ARLES
DE PRÉCIEUX AMIS
UN TROISIÈME SÉJOUR EN BRETAGNE
PREMIERS PAS À TAHITI
DERNIÈRES ANNÉES EN FRANCE
RETOUR À TAHITI
EMMÉNAGEMENT À HIVA OA, DANS LES MARQUISES
LES DERNIERS MOMENTS DE GAUGUIN
Repère-toi dans le temps
1848 - 1876
1876 - 1887
1887 - 1889
1889 - 1895
1895 - 1903
ENFANCE DE GAUGUIN
Gauguin s’attache au voyage dès les premières années de sa vie.

Eugène Henri Paul Gauguin est le fils de Clovis Gauguin (1814-1849), rédacteur au National et d'Aline Chazal (1825-1867), fille de Flora Tristan (1803-1844), femme de lettre et militante qui défendait la cause des femmes. Paul a aussi une sœur aînée, Marie (1847-?).
En août 1849, âgé d'un an, ses parents l'emmènent au Pérou, pays d'origine de sa grand-mère (franco-péruvienne). Son père Clovis meurt pendant le voyage. Avec sa mère et sa sœur aînée Marie, il va vivre à Lima, la capitale du Pérou, chez un grand oncle, Don Pio de Tristan Moscoso. Paul y vit jusqu’à ses six ans et demi ; jusqu’à ce que sa mère rentre en France avec Marie et Paul pour régler la succession de son père.
Elle s'installe à Orléans et inscrit Paul dans un pensionnat comme externe. Il sera ensuite scolarisé à la Chapelle-Saint-Mesnin (Orléans), au Petit Séminaire. Puis il entre à l'Institut Loriol -à Paris, où sa mère est installée depuis 1861- pour préparer le concours d'entrée à l'École Navale. Concours que, finalement, il ne passera pas en 1865 car il dépasse l'âge limite. Il s’embarque cette même année comme élève-officier au Havre sur un bateau de la marine marchande et voyage dans le monde entier.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Autoportrait au chapeau, 1893
huile sur toile, 45 × 38 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Franck Raux
D'autres jeux pour en apprendre plus sur Paul Gauguin :
Colorie avec Paul Gauguin
Puzzles Paul Gauguin
Les deux font la paire avec Paul Gauguin
JEUNESSE DE L’ARTISTE
Avant sa première exposition à 28 ans, Gauguin s’attache à la création artistique.

En 1867, Paul a 19 ans lorsque sa mère meurt. Par testament, elle désigne Gustave Arosa, tuteur de ses enfants, ses seuls héritiers. Paul hérite des tableaux, d'une chaîne de montre, de breloques et de la bague chevalière de son grand-père.
Son tuteur -Gustave Arosa- est un homme d'affaires et collectionneur qui a eu une influence certaine sur l’activité artistique de Gauguin qui gardera toute sa vie un lien avec les œuvres de sa collection. C’est d’ailleurs par le biais de son tuteur que Paul Gauguin fait la rencontre de Camille Pissarro, son premier conseiller. 
En 1872, il trouve une emploi de remisier (opérateur financier, intermédiaire entre un agent de change et ses clients) chez Paul Bertin, à Paris. 

Paul Gauguin (1848 - 1903) et (1830 - 1903)
Double portrait de P. Gauguin et de C. Pissarro, vers 1880/1883
croquis, 31,5 cm x 48,5 cm
Musée d'Orsay
photo © RMN – Grand Palais (musée d’Orsay) / Tony Querrec
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Colorie avec Paul Gauguin
Puzzles Paul Gauguin
Les deux font la paire avec Paul Gauguin

 

DÉBUT DE CARRIÈRE ARTISTIQUE
Gauguin se forme d’abord seul sur son temps libre, c'est un autodidacte. Il apprend également auprès des peintres impressionnistes, Il peint par exemple des paysages impressionnistes avec Camille Pissarro.

En 1877, il déménage au 74, rue des Fourneaux. Jules-Ernest Bouillot, son propriétaire, et Jean-Paul Aubé dont l’atelier est dans le même immeuble, l’initient au modelage et à la sculpture. De plus, il croque au graphite et à la craie noire des scènes de la vie quotidienne, dans un carnet de dessin.
Il expose pour la première fois au Salon (Sous-Bois à Viroflay) et puis plus régulièrement avec les impressionnistes de 1879 jusqu’à la dernière édition en 1886. De plus, il collectionne des œuvres produites par des artistes comme Paul Cézanne ou Camille Pissarro.
En 1882, à la suite du krach français de la banque de l’Union Générale, Gauguin perd son travail et se consacre entièrement à sa carrière artistique.
Entre 1884 et 1886, Gauguin se déplace beaucoup. Il va à Rouen, à Copenhague, il voyage dans le sud de la France, en Angleterre, à Londres – pour exposer, visiter des musées, vendre ses tableaux.
 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Les Alyscamps (Paysage ou Les Trois Grâces au temple de Vénus) vers 1888
peinture à l'huile, 92 cm x 73 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
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Colorie avec Paul Gauguin
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PREMIER VOYAGE EN BRETAGNE, À PONT-AVEN
Son premier séjour en Bretagne, à Pont-Aven, naît d'un besoin de fuir la capitale, les intrigues et ses vicissitudes. Il n'a aussi plus les moyens de vivre à Paris.

En juillet 1886, grâce à un prêt d’argent, il quitte Paris et séjourne à la pension de Joseph et Marie-Jeanne Gloanec, à Pont-Aven, pendant trois mois, au coût de 60 francs par mois. De là, Il se rend au Pouldu, endroit bien connu des artistes peintres.
Pont-Aven au XIXe siècle est un lieu de prédilection où se retrouvent les artistes, en majorité anglais et américains. Ils y trouvaient des modèles prêts à prendre la pose en costume traditionnel moyennant salaire et sans honte selon le témoignage de l’écrivain anglais Henry Blackburn. Ils trouvaient que « là seulement le peintre peut rencontrer la sauvage et saisissante majesté d’une nature vierge de toute trace moderne, entremêlée partout de ruines druidiques, religieuses et féodales qui s’y trouvent comme les pages éparses d’une histoire oubliée » (T.A. Trollope, 1840). Et, en 1886, un ouvrage de Flaubert est publié, Par les Champs et par les grèves, dans lequel il parle du «…pays des chevaliers la Table ronde, dans la contrée des fées, dans la patrie de Merlin, au berceau mythologique des épopées disparues», une terre forte de symbolisme et d’une civilisation première qui résiste à la modernité, ce qui a plu à Paul Gauguin.
 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Quatre femmes bretonnes, 1886
peinture à l'huile, 71,8 cm x 91,4 cm
Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS
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DE RETOUR À PARIS
Gauguin expérimente la création artistique avec une approche décloisonnée des disciplines.

De retour à Paris, Gauguin fait de la céramique et se forme auprès d'Ernest Chaplet (1835–1909), un sculpteur et céramiste, spécialiste des grès émaillés et qui travailla aussi pour des sculpteurs comme Jules Dalou ou Auguste Rodin en reproduisant certaines de leurs sculptures en céramique.
Cette année 1886, il rencontre Vincent van Gogh pour la première fois.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Léda et le cygne, 1889
Vase représentant Leda au cygne
© RMN-Grand Palais
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PANAMA ET LA MARTINIQUE
De fin avril à Octobre 1887, Gauguin part six mois au Panama puis à la Martinique avec son ami Charles Laval.

Pendant son séjour en Martinique Paul Gauguin observe de sa case les allers et venues des femmes travaillant à la campagne et les regardent cueillir des fruits pour partir les vendre au marché de Saint-Pierre. Il y aura l'occasion de peindre à la gouache et à l’aquarelle. 
Après quatre mois, Paul tombe malade et rentre à Paris tandis que Charles Laval reste en Martinique.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Les manguiers, 1887
huile sur toile, 31,8 x 24,6 cm
Van Gogh Museum, Amsterdam
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DEUXIÈME SÉJOUR EN BRETAGNE
Paul Gauguin retourne en Bretagne, à Pont-Aven, à la pension Gloanec.

Il y peint les habitants en costumes traditionnels et les paysages bretons, les bergères et bergers, leurs moutons. Il peint aussi des baigneurs. Il transpose parfois dans cet univers des sujets issus de la Bible. Il disait à ses amis de Pont-Aven : « Un conseil, ne copiez pas trop d’après nature, l’art est une abstraction, tirez-la de la nature en rêvant devant ».

Paul Gauguin (1848 - 1903)
La ronde des petites bretonnes, 1888
huile sur toile, 73 cm x 93 cm
National Gallery of Art
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PAUL GAUGUIN ET VINCENT VAN GOGH À ARLES
Les deux artistes contemporains cohabitent pendant un peu plus de deux mois dans la « Maison Jaune »

Cette année 1888, Théo van Gogh, marchand d’art de Gauguin, arrive à vendre plusieurs de ses tableaux et céramiques. 
Vincent van Gogh, frère de Théo, invite Gauguin à le rejoindre à Arles pour travailler ensemble et échanger leur point de vue sur la peinture et le sur le projet de van Gogh de créer une communauté d'artistes à Arles inspirée de celle de Pont-Aven. 
C'est en octobre 1888 que les deux artistes se retrouvent dans le sud de la France. Mais ils ne s'entendent pas vraiment et leur rencontre se termine tragiquement.
Pris d’un coup de folie, sous le coup d'une déception, Vincent se tranche l’oreille. Gauguin, soupçonné de l' agression, est arrêté par les gendarmes, puis innocenté et finalement libéré. Cet incident malheureux deviendra célèbre et soulève encore aujourd'hui la question: qui était coupable ? Van Gogh ou Gauguin ?
Gauguin repart trois jours plus tard avec Théo venu assister son frère, mais il ne reverra plus jamais Vincent van Gogh. 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Van Gogh peignant des tournesols, 1888
huile sur toile, 73 cm x 91 cm
Musée Van Gogh
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DE PRÉCIEUX AMIS
Paul Gauguin passe d’une rencontre à l'autre

Gauguin est logé à Paris chez Émile Schuffenecker (1851-1934) artiste peintre post-impressionniste, enseignant et collectionneur. Il soutient Gauguin financièrement dans les moments difficiles. Gauguin échange avec lui régulièrement, se confiant par exemple sur son amour pour la Bretagne : "J'aime la Bretagne, j'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture."
Il rencontre aussi Daniel de Monfreid (1856-1929), artiste peintre néo-impressionniste et qui va se rapprocher du style de Gauguin. Il est à la fois son ami, le premier à collectionner ses œuvres et son premier biographe. De plus, les deux artistes entretiennent une correspondance régulière lorsque Gauguin est à Tahiti et aux îles Marquises. 

Peint en 1889, le portrait de groupe visible ici est celui de la famille Schuffenecker dans l'atelier de ce même peintre. Tu peux y voir un chevalet, quelques tableaux au mur ainsi qu’un poêle, nouveau mode de chauffage du XIXe siècle, qui assure le confort de la pièce. 

 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
La Famille Schuffenecker, 1889
huile sur toile, 73 x 92 cm
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Franck Raux
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UN TROISIÈME SÉJOUR EN BRETAGNE
Paul Gauguin peint divers portraits, dont le célèbre La Belle Angèle qui ne sera pas au goût du sujet représenté.

Pendant l'été 1889, Gauguin peint le célèbre portrait de La Belle Angèle, celui de Marie-Angélique Satre, fille de marin et d'une aubergiste de Pont-Aven.
Lorsqu'elle voit le tableau que Gauguin s'apprête à accrocher chez elle le refuse car le trouvant trop affreux.
Il est pourtant, pour Gauguin, son meilleur portrait et pour Théo van Gogh, marchand d'art éclairé, «un bien beau Gauguin» qu'il décrit ainsi : «C'est un portrait disposé sur la toile comme les grosses têtes dans les crépons japonais, il y a un portrait en buste et puis le fond. C'est une bretonne assise, les mains jointes, costume noir, tablier lilas et collerette blanche, le cadre est gris et le fond d'un beau bleu lilas avec fleurs roses et rouges. l'expression de la tête et l'attitude sont très trouvées; la femme ressemble un peu à une vache, mais il y a quelque chose de si frais et encore une fois si campagne, que c'est agréable à voir. »
On trouve dans le tableau visible ici l'inspiration des estampes japonaises et des illustrations de revues dans l'utilisation du cercle autour du portrait qui l'isole du fond et accentue le côté symbolique de l'image, présentant le sujet comme une icône. De plus, la pose d'aplats de couleurs sur la toile et la simplification des formes rappellent les vitraux du Moyen Âge et posent les bases du cloisonnisme.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
La Belle Angèle, 1889
huile sur toile, 92 x 73 cm
photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
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PREMIERS PAS À TAHITI
Véritable artiste-voyageur, Paul Gauguin part à la découverte de terres dont il tombera amoureux.

Les ventes publiques de Gauguin lui permettront de rembourser ses dettes et de payer son prochain voyage. Cette fois vers une île de l’archipel polynésien : Tahiti, dans les mers des tropiques.
Avec l’appui de Georges Clemenceau (homme politique et député à ce moment) la mission qu’il demande auprès du ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts lui est accordée: «M. Gauguin, artiste peintre, est chargé d’une mission à Tahiti, à l’effet d’étudier, au point de vue de l’art et des tableaux à en tirer, les coutumes et les paysages de ce pays. La mission est gratuite».
Ce déplacement s’inscrit dans la lignée des artistes-voyageurs du XIXe siècle comme Eugène Delacroix qui va au Maroc pour découvrir une société d’avant l’industrialisation, aux paysages encore intacts et où les habitants ont conservé leurs traditions ancestrales. L’idée forte est de passer d’un état civilisé à un état dit « primitif » que l’on appelle aujourd’hui « premier ».
Selon les propos du sous-lieutenant Jénot qui l’accueillit à son arrivée, il est venu avec tout « un assortiment de gouges et ciseaux ». S’étonnant de ne trouver aucune figure sculptée ou gravée en bois ou en pierre sur l’île et Inspiré des tatouages marquisiens dont il possède des photographies, Gauguin décide de décorer certains objets utilitaires comme des coupes à popoï et des umete (coupes oblongues).
En 1892, il est à court d'argent et ne peut acheter ni toile ni peinture, ce qui l’amène à chercher dans la nature le bois pour sculpter des statuettes et des cylindres qu’il transforme en personnages du panthéon imaginaire polynésien dont il invente les formes, comme Ta’aroa, le dieu suprême, un dieu androgyne aux cheveux longs et à la poitrine, et Hina, la déesse de la Lune.
 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Hina et Fatou, 1892
sculpture sur bois
Collection Art Gallery of Ontario, Toronto
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DERNIÈRES ANNÉES EN FRANCE
Paul Gauguin repasse une dernière fois en France où son art venu d’ailleurs est remis en question.

Rapatrié par le gouvernement français, Paul Gauguin arrive à Marseille le 30 août 1893, sans un sou en poche. Encore une fois, la solidarité de ses amis lui permet de regagner Paris et de s'y réinstaller. 
Très vite, et après avoir hérité de la moitié des biens de son oncle d'Orléans décédé, il organise une exposition de ses toiles et de ses sculptures tahitiennes, avec l'aide du marchand d'art Paul Durand-Ruel et d'Edgar Degas.
Lorsque Gauguin s'installe au 6 rue Vercingétorix, dans le quartier de Montparnasse, à Paris, il fait la rencontre de William Molard (1862-1936). Ce jeune musicien de 31 ans vit avec sa femme, sculptrice, et sa fille de treize ans, au-dessus de l'atelier de Gauguin. Ce sont de précieux nouveaux amis pour le peintre. Lorsque Gauguin s'installe définitivement à Tahiti, Molard et Gauguin s'écrivent régulièrement et William va défendre ses intérêts en France.
Les années 1894 et 1895, sont les deux dernières années que l’artiste passe en France. Elles sont jalonnées de rencontres et de soirées entre artistes, d'organisations et de vernissages d'expositions, de visites de musées, de ventes, de quelques derniers passages en Bretagne, au Danemark avec ses enfants, mais aussi de travail d’art : littérature, quelques peintures, arts graphiques (gravures, aquarelle, monotypes), céramique-sculpture (Oviri), et surtout écriture (Ancien culte Mahorie et Noa Noa et le Cahier pour Aline, sa fille).
Devant l'incompréhension du public et des critiques envers les sujets qu'il peint et pour « faire comprendre » cette peinture tahitienne d'avant-garde, Gauguin entreprend ces deux ouvrages: Ancien culte Mahorie et Noa Noa. En deux mois, il sculpte les trente bois des gravures prévues pour illustrer le manuscrit de Noa Noa.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
NOA NOA, Voyage de Tahiti, 1901
Livre manuscrit
Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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Puzzles Paul Gauguin
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RETOUR À TAHITI
En juillet 1895, Paul quitte à nouveau la France. Du port de Marseille, il embarque sur L'Australien, un bateau à vapeur.

Avant d’arriver à Tahiti, en septembre 1895, il fait escale à Sydney, en Australie et en août, à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Cette escale est importante car il y étudie les collections d'art Maori du nouveau musée d'ethnologie et prend des croquis. 
En novembre il construit à Punaauia -avec l’aide des habitants- une case traditionnelle tahitienne en bambou et feuilles de palmier dont il décore les fenêtres.
Il passe ses huit dernières années à peindre cent tableaux, à graver quatre cents bois, à exécuter des dizaines de sculptures sur bois. Il écrit pour un journal, rédige trois longs textes, ainsi qu'une centaine de lettres à Mette, son ex-femme, et ses amis restés en Europe. Il s'occupe de l'expédition de ses toiles et gère ses affaires à distance. Il construit trois maisons et a trois enfants. Malade, il passera aussi beaucoup de temps à l'hôpital pour se soigner.
En somme, son premier voyage à Tahiti reflète une découverte de la culture tahitienne d'avant la colonisation issue des contes polynésiens qu'il lit et qu'il représente dans ses toiles animées des habitants de l'île, modèles disposés dans un décor de verdure luxuriante. Alors que ce deuxième voyage montre une nouvelle approche ; Gauguin peint un monde mythique où ils fusionnent les traditions religieuses orientales, occidentales et océaniennes passées et présentes. Ses tableaux sont les reflets d'un monde auquel il croit, un monde idéal qu'il met en scène.

Paul Gauguin (1848 - 1903)
D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, 1897-1898
huile sur toile, 139,1 × 374,6 cm
Musée des beaux-arts de Boston, Boston
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EMMÉNAGEMENT À HIVA OA, DANS LES MARQUISES
Gauguin demeure six ans à Tahiti avant de gagner l’île lointaine d’Hiva Oa dans les Marquises et le petit village Atuona dans laquelle il fondera La Maison du Jouir.

C'est à Atuona que Paul Gauguin réalise une autre œuvre d'art total ; la Maison du Jouir, l'ensemble décoratif le plus important réalisé par l'artiste. Un lieu de liberté de création. L'entrée de la maison, faite de bois et de bambou avec un toit en feuilles de cocotier sur deux niveaux, est décorée de grands panneaux en bois sculptés (que tu peux voir au musée d'Orsay) de figures reprises de ses tableaux. On y retrouve ses héroïnes : Ève, Diane, Vairumati, Europe ou Marie et l'antique dieu polynésien Ta'aroa. Les personnages sont entourés de végétaux et des animaux de son répertoire iconographique : le paon, le chien, le serpent, le cheval.
Cette maison sert de demeure mais aussi d'atelier. Elle regorge de sculptures, d'instruments de musique, de photographies, de ses manuscrits, carnets de notes, livres et d'épreuves tirées de ses gravures sur bois.  Aujourd'hui, on ne peut que l'imaginer, détruite après sa vente aux enchères suite au décès de Gauguin.

Paul Gauguin (1848 - 1903) Croquis de la "Maison du Jouir", 1902
crayon et feuille
Musée d'Orsay
Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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LES DERNIERS MOMENTS DE GAUGUIN
Gauguin s'éloigne de la société occidentale.

Gauguin consacre les deux dernières années de sa vie à peindre pour son marchand d'art, Ambroise Vollard, en contrepartie d'un revenu plus ou moins régulier. Bien qu' exécutées rapidement, les peintures présentent des compositions variées et une grande qualité dans les harmonies de couleurs.
Il exécute des dessins-empreintes originaux exposés après sa mort dans la galerie d'art d'Ambroise Vollard.

En s'inspirant des artistes qu'il admire - comme Hans Holbein ou Sandro Botticelli- Gauguin a créer des œuvres qui bouleverseront plus tard le grand Pablo Picasso par leur force et leur sauvagerie ainsi qu'Henri Matisse par leurs couleurs et la facilité du dessin.

De la Bretagne à Tahiti, tous les éléments des œuvres de Gauguin sont en relation. Ce qui change en premier lieu c'est les paysages, les costumes des personnages, la forme des objets et la nature des animaux chargés de significations. Mais le message qui en émane reste le même -la recherche d'un monde idéal- et ce message crée le lien entre ses œuvres quelque soit la technique utilisée.

Paul Gauguin s'éteint le 8 mai 1903, à Atuona. 

Paul Gauguin (1848 - 1903)
Autoportrait, 1903
huile sur toile, 42 × 25 cm
Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
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