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Jean Tinguely, impasse Ronsin, Paris, début des années 1960
Figure incontournable de l’art du XXe siècle, Jean Tinguely aurait eu 100 ans cette année. Inventeur de machines aussi bruyantes que poétiques, l’artiste suisse a réinventé notre rapport à l’art et à la société de consommation. À découvrir dans l’exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, jusqu’au 4 janvier 2026 au Grand Palais.
Jean Tinguely, impasse Ronsin, Paris, début des années 1960
Chez Jean Tinguely rien ne tourne vraiment rond, et c’est bien l’idée. Son œuvre repose sur le mouvement, le hasard, les sonorités. Réalisées à partir de rebuts de la société de consommation, ses sculptures interrogent, déroutent, interpellent avec humour et ironie. Ses "anti-machines" ne produisent rien et mettent en défaut les techniques industrielles pour les tourner en dérision. Une critique cinglante de la soumission de l’Homme à la machine à l’ère de la consommation.
Représentant du Nouveau Réalisme reconnu sur la scène artistique internationale, Jean Tinguely a contribué au développement de l’art cinétique et innové dans le domaine de la performance. Tout au long de sa carrière, il a questionné les rôles de l’auteur, de l’observateur et de l’œuvre d’art elle-même.
Né en 1925 à Fribourg (Suisse), Jean Tinguely grandit à Bâle dans une famille francophone modeste. Élève au parcours scolaire très chaotique, il montre dès son plus jeune âge un esprit rebelle. Mais, très tôt, il se met à faire des petites constructions. Il devient apprenti décorateur, puis entre à l’École des Arts appliqués de Bâle grâce au soutien de personnes qui comprennent son talent. C'est là qu'il rencontre sa première femme, Eva Aeppli, avec laquelle il s'installe impasse Ronsin dans les années 1950. Dans ce lieu singulier peuplé d’ateliers d’artistes, il trouve un terrain fertile pour ses expérimentations et ne tarde pas à faire bouger les lignes de l’art contemporain.
Pour moi, l’art est toujours une révolte, il reste révolte. Je dirais aussi qu’on s’en fout de l’art, qu’il n’y a pas d’art, mais l’art c’est une révolte. Ce que je fais : je me révolte contre quelque chose. Mais j’organise cette révolte. Je m’engage loin !
Jean Tinguely, Sculpture méta-mécanique automobile, 1954, fer, tôle peinte, remontoir, 134×79×56cm, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris.
Dès les années 1950, l’artiste suisse s’intéresse au mouvement et construit ses premières sculptures en fil de fer et à partir d’objets récupérés. Moteurs, manivelles, ferraille rouillée… Ses œuvres grincent, vibrent, se détraquent parfois. Ludiques et colorées, elles cliquettent tout en interrogeant le monde mécanisé avec humour et un brin de folie.
Jean Tinguely est convaincu d’une chose : l’art doit bouger. Littéralement. Il conçoit alors des machines abstraites, souvent motorisées, parfois manuelles, qui jouent avec le hasard, le bruit et le déséquilibre. Ses Méta-matics, par exemple, dessinent toutes seules... À la fois sculptures, happenings et dessins, ses pièces alimentent le débat sur l’art contemporain.
En 1960, au MoMA de New York, il pousse le concept à l’extrême avec Homage to New York : une machine monumentale composée de ferraille et d’objets variés qui s’autodétruit devant le public. Un moment aussi spectaculaire qu’éphémère.
Jean Tinguely n’est pas seul dans cette aventure. Il s’entoure d’autres artistes et penseurs libres, comme le critique Pierre Restany, avec qui il signe le manifeste des Nouveaux Réalistes, ou Pontus Hulten, historien d’art suédois devenu son fidèle complice. Tous partagent une même vision : détourner les objets du quotidien, casser les codes du musée, faire entrer le public dans l’œuvre.
Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, impasse Ronsin, Paris, 1961 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Bibliothèque Kandinsky/Fonds Shunk et Kender/Dist. GrandPalaisRmn. Photo Shunk-Kender © J. Paul Getty Trust, tous droits réservés. Gift of the Roy Lichtenstein Foundation in memory of Harry Shunk and
En 1960, une rencontre marque un tournant dans sa vie : celle de Niki de Saint Phalle. Source d’inspiration réciproque, tant sur le plan humain que sur sur le plan artistique, ils forment un couple inséparable. Ensemble, ils créent à quatre mains des œuvres monumentales, joyeuses et délirantes, comme Le Cyclop créée en 1971 avec plusieurs artistes dont Niki, Le Crocrodrome de Zig et Puce, gigantesque sculpture mobile et sonore, ou encore la célèbre Fontaine Stravinsky près du Centre Pompidou en 1983. Pour Tinguely, Niki “c’était l’introduction de la joie, le côté plume, clochettes”. Et l’amour, aussi.
Jean Tinguely, L’Enfer, un petit début, 1984, métal, objets et matériaux divers, moteurs électriques, 370×920×700cm, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris.
Dans les années 1980, le ton change. Tinguely s’intéresse de plus en plus à ce qu’il appelle "la disparition". Ses sculptures deviennent sombres, grinçantes, hantées par la mort, comme dans L'Enfer, un petit début, œuvre dans laquelle il pousse à l’extrême certaines de ses idées, notamment celle du mouvement.
Jean Tinguely s’éteint en 1991, à l’âge de 66 ans, des suites d’un infarctus, laissant derrière lui une œuvre libre, vivante et profondément anticonformiste. C’est alors à Niki de Saint Phalle, sa complice de toujours, qu’il revient de préserver son œuvre, et d’organiser ses funérailles, ultime hommage à un artiste qui n’a jamais cessé de défier l’ordre établi.
Rendez-vous au Grand Palais pour explorer l’alliance créative de Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle et Pontus Hulten, et redécouvrir l’art sous un nouveau jour, jusqu’au 4 janvier 2026 !
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See content : Portrait of Niki de Saint Phalle
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