Jean Paul Gaultier / Genre oblique

 

L’expérience des expositions précédentes, de Bohèmes à Hokusai, en passant par Dynamo, Bill Viola et Niki de Saint Phalle, nous permet de comprendre de quelles manières une proposition de projet culturel peut agir comme une disruption dans le quotidien des personnes bénéficiaires de structures sociales. Les ateliers proposés et accompagnés par nos intervenants permettent de renouer avec des notions fondamentales de vivre ensemble : l’écoute, la valorisation de soi, le partage et le plaisir.



Le projet mené sur l’exposition Jean Paul Gaultier s’est intéressé à la notion de « genre oblique ». Jean Paul Gaultier a toujours aimé détourner les codes et les conventions, ce qui lui vaut le surnom « d’enfant terrible de la mode ». En réaction aux normes esthétiques de la société, il invente son propre vocabulaire où se mêlent poésie, impertinence et anticonformisme. Inspiré de la rue et de ses codes, il propose un travail dans lequel s’affrontent des antagonismes : l’art/la mode, l’homme/la femme, la bourgeoise/le punk... tout en créant des liens entre ces différents univers. C’est cette démarche transversale qui a servi de fil conducteur au projet Genre oblique.

 

Entre les années 1960 et 1970, alors que la haute couture se définit selon des règles très spécifiques, Jean Paul Gaultier crée une mode qui se joue des conventions en abolissant les frontières entre les genres et les catégories. Ce glissement d’un univers à un autre nous a inspiré une méthodologie de travail basée sur l’exploration de plusieurs disciplines. Les univers de Jean Paul Gaultier ont été le fil conducteur de ce projet, et nous ont permis, à travers ses sources d’inspiration et ses collaborations, d’élargir notre réflexion. Nous avons interrogé la nature de l’œuvre, ses limites, ses interprétations et son rapport au spectateur à travers l’art contemporain et ses pratiques.

 

Pendant deux mois, nous nous sommes retrouvés, toutes les semaines, avec deux groupes de l’association Aurore, autour d’ateliers rythmés par des sorties culturelles. Chaque séance a permis d’aborder des thématiques chères au couturier et de créer des liens avec d’autres formes d’expression tels que l’écriture, le spectacle vivant et les arts plastiques.

La trame du projet Genre oblique s’articule autour de trois problématiques : « Sur le fil », « En biais » et « Patchwork ». Ces trois axes tendent à montrer comment un créateur parvient à intégrer les mutations de la société et à en proposer une relecture.

Cette expérience a permis aux participants d’explorer l’univers de Jean Paul Gaultier mais également de créer des passerelles avec d’autres disciplines et de nombreux artistes contemporains afin de nourrir une réflexion plus globale sur l’art et la société.


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