Quinze ans après avoir inauguré la série des Monumenta au Grand Palais en 2007, Anselm Kiefer a été le premier plasticien à investir l intégralité de l espace du Grand Palais Éphémère, à l invitation de la Rmn Grand Palais, pour un projet inédit. Avec Pour Paul Celan, Anselm Kiefer a poursuivi son travail sur la mémoire européenne dont la France et l Allemagne sont les grands acteurs. Dans cette exposition, sculptures, installations et toiles de grand format interagissaient avec la poésie inapaisée du grand poète de langue allemande, Paul Celan. L œuvre de Paul Celan a sans cesse été présent dans les peintures d Anselm Kiefer, depuis l adolescence avec la découverte du poème Todesfuge (Fugue de mort) jusqu à aujourd hui, avec ce nouvel ensemble de peintures. Ce dialogue s est densifié au cours des dernières années, notamment en 2020 à la faveur de la période d isolement du confinement. Sous le commissariat de Chris Dercon, cette exposition a eu lieu au moment où la France prenait la présidence de l Union Européenne. Elle s est construite sous forme de prologue, comme si, selon les mots d Anselm Kiefer, « Madame de Staël s adressait à l Allemagne ». Les peintures de Pour Paul Celan ont été posées dans l espace dénué de scénographie classique et de cimaises, sans chronologie, comme les mémoires non traitées de notre existence humaine.
AUTOUR DE L EXPOSITION Deux évènements ont accompagné cette installation exceptionnelle. Une conversation entre Anselm Kiefer et Camille Morineau, modérée par Chris Dercon, a d abord eu lieu dans le salon Eiffel du Grand Palais Éphémère. Camille Morineau a questionné l artiste sur son travail de création et notamment sur la place des femmes dans son œuvre.
En clôture de l exposition s est tenue une performance de la comédienne Anne Consigny : « J ai grandi au bord du Rhin ». Devant l immense peinture de l artiste : Als Arche verließ es die Straße, « Comme une arche, elle a quitté la route », Anne Consigny a lu des extraits du discours qu Anselm Kiefer a prononcé à Francfort lorsqu il a reçu le Prix de la Paix des Libraires et Éditeurs allemands.
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